Les producteurs de lait cru tirent la sonnette d’alarme

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L’Association pour le Développement de l’Agriculture de la commune de Timizart, qui regroupe un millier d’agriculteurs, dont 530 producteurs de lait, interpellent les autorités sur la crise financière qu’ils subissent et qui menace sérieusement leurs activités. Une assemblée générale a, en effet été tenue, la semaine passée, par cette association et une plate-forme de revendications contenant 20 points a été remise au wali de Tizi-Ouzou et à la direction de l’agriculture. « Nous ne pouvons continuer à vivre dans cette situation. Les fellahs vivent un drame dû à leur endettement. Il est temps de revoir certaines choses afin de préserver nos activités agricoles. L’Etat doit se pencher sur notre situation », a laissé entendre Rabah Ouguemoun, secrétaire général de ladite association. Les éleveurs revendiquent, notamment, l’augmentation du prix du lait cru, de 34 à 60 dinars le litre, et exigent la révision de la subvention du lait, actuellement de 12 dinars, à 30 dinars. «Notre filière risque de disparaître. Bon nombre d’éleveurs prévoient sérieusement de changer de métier, si la situation ne s’améliore pas. Les prix des aliments de bétail ont augmenté en flèche depuis des années et le prix du lait cru est resté le même. La marge bénéficiaire que  nous tirons d’un litre de lait est insignifiante, pour ne pas dire qu’on est perdant », explique un membre de cette association agricole. Par ailleurs les membres de l’association réclament aussi la subvention des prix des semences, de l’avoine, l’orge, le blé les trèfles… « La culture maraîchère est en voie de disparition à Tizi-Ouzou, de même pour la pomme de terre. Notre wilaya ne produit plus de pomme de terre à cause de la cherté des semences », fera remarquer Rabah Ouguemoun. Les agriculteurs réclament également la subvention des aliments des volailles et de bétail ainsi que la relance des coopératives agricoles, l’ouverture de pistes agricoles et la disponibilité des engrais durant toute l’année. «On se demande pourquoi on ne relance pas le crédit RAFIK, pour les éleveurs, pour une durée de 36 mois sans intérêts. C’est la seule solution, pour nous, afin de relever la tête», disent les membres de l’association qui souhaitent aussi la relance de production de l’aliment de bétail. Les apiculteurs réclament, de leur côté la subvention du sucre industriel apicole. D’autres revendications figurent sur la liste des éleveurs de la commune de Timizart, première commune agricole de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui suggèrent l’ouverture d’une subdivision agricole au niveau local. Sur le plan professionnel, les éleveurs revendiquent l’intégration d’une assurance tous risques pour les maladies contagieuses telle que la tuberculose et la brucellose. « Nous sommes des agriculteurs de père en fils. Cette activité est ancestrale au niveau de notre région et on ne veut pas changer de métier. On espère que l’Etat prendra en considération notre cri d’alarme, sinon, nous serions dans l’obligation d’initier des mouvements de protestation sur le terrain. Tous les agriculteurs de notre wilaya nous ont affiché leur soutien », nous a déclaré un éleveur. 

Samir Sahaf 

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