Des retards en perspective

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Les cités-dortoirs sont la hantise du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce dernier a mis en garde, lors de ses visites à travers l’ensemble des wilayas du pays, les responsables locaux à “ ne pas rééditer les erreurs commises par le passé”. À ce propos, M. Sellal a instruit les autorités concernées à “ repenser” leur vision de l’architecture moderne, afin de proposer aux citoyens “ des cités agréables”. Au niveau de la wilaya de Bouira, le projet des 1 422 logements, inhérents au futur pôle urbain, a été complètement remis en cause par le Premier ministre, lors de sa visite dans la wilaya. “ L’étude du projet doit être entièrement revue et tâchez de présenter quelque chose d’innovant et de moderne», avait-il déclaré. Et d’ajouter : “ Le projet que vous venez de présenter ressemble plutôt à une prison. Il est du droit du citoyen d’aspirer à mieux”. Cette remarque a “ refroidi” les autorités locales qui pensaient que tout est bien calculé en présentant en grandes pompes leur projet. Ce dernier, pour rappel, sera réalisé au niveau des lotissements appelés communément Kessouri qui se trouvent à la sortie nord de la ville de Bouira. D’ailleurs, onze entreprises ont été choisies pour la réalisation de ce projet qui sera livré à l’horizon de 2016. Mais le gros “ hic” de ce chantier est son architecture! Les différents bureaux d’études et les architectes qui ont contribué à dessiner les grandes lignes de ce projet, semblaient avoir omis un détail important, à savoir une architecture épurée et aérée. Car une vue d’ensemble sur la maquette suffit pour se faire une idée sur “ la prison” qui allait être édifiée. Le futur pôle urbain du moins dans sa première mouture est étroit, étouffant et surtout mal pensé pour une wilaya qui est en perpétuelle expansion. D’ailleurs, les appartements qui devaient être construits sont de type F3, mais sous leur forme la plus “ basique”. Bref, de véritables cages à poules. On peut dire, sans exagération aucune que les bouiris ont échappé de justesse à un massacre urbanistique. Partant de là une question se pose d’elle-même : Que comptent faire les autorités concernées pour rectifier le tir et soumettre un projet viable au ministre de l’Habitat. «Les remarques du Premier ministre ont été prises en compte et nous sommes en train d’opérer les rectificatifs nécessaires », dira le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, sans trop vouloir s’étaler sur le sujet. Il faut dire que refaire une étude de fond en comble n’est pas chose aisée, surtout lorsqu’il s’agit de remodeler toute une architecture pour qu’elle soit en symbiose avec son environnement. Autre exigence émise par Abdelmalek Sellal, celle relative aux délais de ladite étude. « Je vous accorde un mois pour me présenter une nouvelle maquette », a-t-il déclaré le 16 janvier dernier. Ce délai ne sera visiblement pas respecté du moins si on en croit des sources proches de la direction de l’urbanisme et de l’habitat. Selon nos informations, la DUC de Bouira subira une pression énorme, pour livrer sa nouvelle mouture dans les temps. “ C’est impossible de présenter une nouvelle étude pour ce mois de février», nous a-t-on affirmé. Voulant en savoir plus sur le sujet, nous avons tenté à plusieurs reprises, de prendre attache avec Mme la DUC, mais cette dernière était à chaque fois “ en sortie de terrain au niveau du chantier des 1422», nous a-t-on informé. Quoi qu’il en soit et de toute évidence, le futur pôle urbain de Bouira prendra du retard au grand dam des citoyens.

Ramdane B.

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