Les expropriés montent au créneau

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Une lettre des propriétaires terriens concernés par les expropriations a été placardée dans tous les villages de la  localité afin de tenir informée la population locale.

Les propriétaires terriens de la commune de Boudjellil, concernés par l’opération d’expropriation relative aux deux grands projets de la pénétrante Ahnif-Béjaïa et du gazoduc Béni Mansour-Béjaïa, organisés autour d’un comité les représentant dont les membres sont élus lors d’une assemblée générale, ont exprimé leur inquiétude à travers une lettre ouverte adressée, lundi dernier, au wali de Béjaïa, dont des copies sont également destinées au chef de la daïra de Tazmalt, au directeur de la DTP, au directeur de la DEM et au directeur de l’hydraulique. Cette missive est encore placardée dans tous les villages de la localité afin de tenir informée la population locale. En effet, les propriétaires des terrains touchés par les travaux de l’autoroute reliant Bouira à Béjaïa demandent, dans leur écrit, un arrêté d’expropriation définissant la superficie visée, comme ils demandent de revoir à la hausse les tarifs d’indemnisation jugés « insignifiants ». Une fois réalisée, le comité en question exige des accès motorisés à leurs propriétés et oliveraies, ainsi qu’un accès à l’autoroute au niveau de la RN106, plus précisément au village Aftis. Outre les appréhensions provoquées par la pénétrante, d’autres propriétaires évoquent le projet du gazoduc Béni Mansour-Béjaïa, dont les travaux sont actuellement gelés à cause des nombreuses oppositions des citoyens. Afin de lever le blocus sur ce projet, les citoyens proposent au wali, dans leur requête, la révision du tracé. « Il doit se rapprocher plus de l’oued pour éviter les oliveraies », nous expliquera un membre du comité. Par ailleurs, ils exigent la réalisation du gabionnage tout au long de la rive de l’oued afin de protéger les terres agricoles et le gazoduc, le cadastrage de toutes les terres et l’indemnisation à un prix juste des terrains et des arbres détruits. Enfin, les propriétaires exposent un problème de taille qui menace l’environnement et la santé publique des populations, à savoir celui des décharges sauvages et les déversements anarchiques des ordures dans le lit de l’oued Sahel. A ce sujet, ils demandent aux autorités compétentes d’interdire aux APC de la région ce genre de pratiques « antinaturelles ». « Cet oued abrite la nappe phréatique qui constitue la principale réserve d’alimentation en eau pour toute la région », nous expliquera un autre représentant du comité. En dernier, les représentants du comité des propriétaires terriens de la commune de Boudjellil, touchés par les projets de l’autoroute Ahnif-Béjaïa et le gazoduc Béni Mansour-Béjaïa, expliquent au wali, dans leur lettre ouverte, qu’ils ne sont pas contre de tels importants projets de développement, mais qu’ils veulent juste leurs droits les plus élémentaires. Dans la commune de Timezrit, trente familles des villages Abainou, Lota et Iftissene demandent au wali de Béjaïa la mise en place d’une commission composée de spécialistes, qui sera chargée du dédommagement des propriétaires touchés par le tracé de la pénétrante autoroutière. Ils revendiquent, notamment, dans le cadre de la réalisation de ce projet « une indemnisation des terrains agricoles, habitations et arbres fruitiers à des prix justes », tout en signifiant leur « refus » de brader leurs biens et leur dédommagement en tenant compte d’une évaluation calculée sur la base de l’ancien barème.                  

M. S.

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