Après un intermède qui aura duré quelques semaines, le cours de la sardine est reparti à la hausse pour atteindre des sommets vertigineux. En effet, en un laps de temps réduit, ce poisson pélagique très prisé par les ménages à revenu modeste, a fait une embardée, passant de 300 à 500 DA le kilo, soit une hausse de près de 70% ! Ainsi, après avoir détrôné la viande blanche, la sardine est bien partie pour ravir la vedette à la viande rouge. « Viande blanche, rouge ou bleue, j’en ai cure, car cela fait belle lurette que j’ai rayé de la carte tous ces produits carnés », lance, ironique, un père de famille rodant à proximité des éventaires achalandés de la ville d’Akbou. Interrogé à ce sujet, un marchand de poisson invoque la traditionnelle « loi de l’offre et de la demande » pour justifier cette tendance haussière des cours. « Quand vous avez d’un côté une disponibilité très limité de la marchandise et de l’autre, une demande toujours aussi soutenue, il en découle une pression qui fait grimper les prix », argue-t-il. Se défendant de vouloir faire son « beurre » sur le dos du consommateur, un autre vendeur ambulant jure que le commerçant de détail est le premier à subir les contrecoups de ce renchérissement. « Nous perdons fatalement au change, car vendre cher signifie vendre moins, ceci alors que la marge bénéficiaire n’évolue pas d’un iota », soutient-il. Contacté par nos soins, un autre intervenant dans la filière, mareyeur de son état, incrimine l’aléa climatique comme étant la résultante de cette fluctuation à la hausse des cours du poisson. « Les mauvaises conditions climatiques limitent les sorties en mer. Par voie de conséquence, le volume des prises est au plus bas, et les prix tirés ver le haut », dira-t-il. N. Maouche
