La Kabylie guette les chasse-neige

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Les bulletins météo se succèdent et se ressemblent, de plus en plus affirmatifs. La région de Kabylie, comme tout le centre du pays, sera frappée par une importante vague de froid à partir de la nuit d’hier (lundi, Ndrl). Le thermomètre stagnera à hauteur de 9° la journée contre 5° seulement, dès la tombée de la nuit. La neige, elle, va couvrir toutes les hauteurs dépassant les 700 mètres d’altitude. De plus, et d’après les éléments recueillis auprès du Centre national des prévisions météorologiques, cette baisse des températures sera assortie — d’une manière quasi-continue — d’importantes averses de pluie et de grêle, avec des vents nord-ouest, plus ou moins modérés. A se fier à ces mêmes précisions, aucune amélioration des conditions climatiques ne se fera avant la matinée de jeudi prochain. De fait, les populations s’y préparent comme elles le peuvent. La vigilance est de mise, mais l’appréhension est dans les esprits : l’arrivée des neiges et des pluies n’est pas forcément une bonne nouvelle en Kabylie. Les habitants des hautes montagnes (tout comme les autorités d’ailleurs) gardent un souvenir toujours aussi douloureux de ce fameux mois de janvier 2004, où près de 1 200 villages de Tizi Ouzou, ont été carrément coupés du monde extérieur, en raison de l’accumulation d’invraissemblables couches de neige sur les routes menant vers ces hameaux.L’acheminement des vivres et des combustibles étaient tout simplement impossible. Il aura donc fallu, l’on se souvient tous, le déclenchement d’un gigantesque plan de secours pour desserrer l’étau sur des populations résignées et désappointées.

Les moyens font toujours défaut

A Aïn El Hammam, l’une des plus hautes localités de Tizi Ouzou, un mini plan ORSEC a été d’ores et déjà mis sur pied dès samedi dernier, date des premières précipitations. Aux fins de se préparer aux éventuels désagréments de cette vague, le nouveau maire de la commune a même procédé à l’installation d’une cellule de crise. Les moyens — très dérisoires — dont dispose la municipalité (une pelle et un petit tracteur) ont été mobilisés pour déblayer les principales artères de la ville. Le P/APC, qui affiche une vigilance très remarquable annonce, toutefois, qu’en cas de dégradations des conditions climatiques, il entreprendra de réquisitionner trois autres engins chez des entrepreneurs privés. Mais pas plus. La localité devra lutter seule contre les neiges, au cas où celles-ci envahiront outrageusement ses ruelles.A Béni Yenni, la situation est à peine meilleure. Si la municipalité est dotée de moyens plus conséquents (une grande pelle, un rétro chargeur, une case, des tracteurs et un nombre proportionnel de main-d’œuvre), il n’en demeure pas moins que le risque d’isolement est toujours le même. La localité, située sur les hautes montagnes de Kabylie, sera particulièrement touchée par ces intempéries. L’arrivée d’un chasse-neige au profit des populations d’Ath Yenni, Ouacifs, Iboudrarène et Yatafène relève d’une nécessité absolue. Entre temps, il est à croire que la population locale pourrait choisir de se cloîtrer chez elle pour attendre… des jours meilleurs.

Ahmed B.

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