L’apithérapie, une médecine naturelle basée sur l’utilisation des produits de la ruche, est très prisée. « Les malades qui se tournent vers l’apithérapie sont de plus en plus nombreux. Ils sont principalement des patients déçus par la médecine classique qui s’avère incapable de guérir certaines maladies », souligne un docteur en biologie, exerçant à Akbou. En fait, ce recours à l’apithérapie ne date pas d’hier. Elle est utilisée de manière empirique depuis des millénaires, notamment par les romains, les incas et les grecs. Aujourd’hui, par un juste retour des choses, l’apithérapie s’offre le luxe d’études scientifiques et cherche à se faire une place de choix dans le monde médical. Les adeptes de cette médecine naturelle attestent que dans la ruche tout est bon pour la santé : le miel, la gelée royale, le pollen, la cire, la propolis, une substance résineuse butinée par les abeilles dans les bourgeons de certains arbres, et même le venin. « Le miel fait d’efficaces cicatrisations. Le pollen est tonifiant. La propolis a des propriétés anti-infectieuses. La gelée royale stimule le cerveau. La cire est utilisée dans la cosmétique », explique un apiculteur de la région de Seddouk. « L’apithérapie a de nombreux avantages, comme le court temps de guérison, l’absence d’effets secondaires », dispose Bacha Mabrouk, apiculteur, api-thérapeute et naturothérapeute, tel que précisé dans sa carte de visite. Rencontré à l’occasion de la 17e fête de l’olive et des produits du terroir, organisée le mois de janvier dernier à Akbou, M. Bacha a présenté toute une palette de spécialités à base de produits de la ruche. Le psoriasis, les hémorroïdes, l’arthrose et les aphtes sont parmi les affections que ces « médicaments » traitent. Mieux, notre interlocuteur soutient que le venin d’abeille permet de soigner des maladies incurables telles que la sclérose en plaques. Il cite le cas d’un patient âgé d’une quarantaine d’années atteint de cette pathologie et ayant suivi un traitement par l’inoculation d’api-toxine. « Ce traitement qu’on appelle l’apipuncture est d’une efficacité certaine », déclare-t-il, en déplorant cependant que cette médecine naturelle ne soit pas encore reconnue. Un chirurgien exerçant dans le secteur public vante les mérites du miel dans la cicatrisation des plaies. « Dans certains hôpitaux étrangers, on utilise les pansements classiques, mais quand on arrive à un certain stade d’évolution de la plaie, on utilise du miel, et cela donne des résultats extraordinaires. Le miel permet une cicatrisation rapide et esthétique », souligne-t-il.
N. Maouche