Le calme revient

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Suite à la grève des enseignants qui a duré plus de trois semaines, le ministère de tutelle a proposé, pour récupérer le retard accusé dans les programmes scolaires, notamment pour les classes d’examens, l’instauration de cours de rattrapage les samedis matin et durant la première semaine des vacances scolaires de printemps.

La réaction des élèves ne se fit pas attendre. En effet, ils ont clamé haut et fort qu’ils refusaient de sacrifier leurs vacances à cause d’une grève dont ils ne furent pas responsables. Et bien que le premier responsable de l’Education ait insisté sur le fait que les cours de rattrapage ne sont pas obligatoires, et que les sujets d’examens ne porteront que sur les leçons abordées en classe, les élèves, ceux des classes d’examens notamment, ont exprimé durant trois jours leur désapprobation de la solution proposée. Après un rassemblement pacifique, le mercredi matin, devant le siège de la direction de l’Education, les choses ont vite évolué pour se transformer en émeute. Police anti-émeute, gaz lacrymogènes et les vitres du nouveau siège de la DE ont volé en éclats. Une voiture de police a même été incendiée et certains protestataires auraient même mis le feu à une conduite de gaz de ville. Hier matin, le calme semblait revenir. Les membres du bureau local de la fédération des parents d’élèves ont organisé une réunion à leur siège, sis à la cité Tobbal. Ils ont appelé l’ensemble des élèves à rejoindre leurs salles de cours pour ne pas accumuler d’autres retards. Le président de la fédération a par ailleurs demandé aux parents d’élèves d’accompagner leurs enfants jusqu’aux portes de leurs établissements et veiller à ce qu’il n’y ait  aucun dérapage. Le représentant des parents d’élèves au niveau de la wilaya demande également aux enseignants de rassurer leurs élèves et de leur expliquer le procédé de rattrapage des cours. Joint par téléphone, le responsable du CNAPEST de la wilaya de Béjaïa, Djamal Zenati, déclare que tout en reconnaissant aux élèves leur droit de faire entendre leurs revendications, il condamne leur recours à la violence. Il ajoutera que les choses ne se seraient pas envenimées s’il y avait eu plus de collaboration entre les élèves, les parents d’élèves et les enseignants. De son côté le bureau du CLA de Béjaïa, qui s’est réuni en  session d’urgence le vendredi  28 février, a diffusé un communiqué  où il interpelle la famille éducative sur le pourrissement de la situation,  dénonce les décisions précipitées de la tutelle concernant le rattrapage des cours et appelle tous les acteurs du secteur de l’éducation à plus de vigilance et de sens des responsabilités afin d’éviter le pire.

B. Mouhoub

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