«Pourquoi je démissionne…»

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Le coordinateur du bureau de wilaya du RND de Tizi-Ouzou, le député Tayeb Mokadem, a rendu publique, hier, sa lettre de démission, dans laquelle il a expliqué les raisons de sa décision.  « J’ai l’immense regret de vous informer de ma démission de mon poste de coordinateur (…) à la veille d’une importante échéance électorale », a annoncé d’emblée, M. Mokadem, qui justifie sa décision par la naissance d’« un RND parallèle à Tizi-Ouzou ».  Celui qui a été élu à la députation, trois fois consécutivement, s’en prend au secrétariat du parti qui n’a pas daigné selon lui, répondre et agir « à mes rapports sur ces agissements que j’ai pourtant transmis en temps réel ».  Sans citer de nom, le député et coordinateur du RND de Tizi-Ouzou regrette que « ces personnes qui sèment la zizanie et mènent le parti vers la décadence, ont réussi, accident de l’histoire, à semer la zizanie dans les rangs du parti, à dévier l’ordre du jour pour lequel nous nous sommes réunis lors du Conseil de wilaya, en présence de Seddik Chihab, membre du Secrétariat national du RND, à savoir l’élection présidentielle du 17 avril 2014 et, enfin, à se placer au devant de la scène ! »  Tayeb Mokadem, qui s’est donc « senti directement visé » par cette machination visant à « nettoyer les structures du parti des hommes qui étaient tout le temps fidèles à Ouyahia »,  lance, à l’adresse des initiateurs de cette démarche, un « défi, devant les militants dont je fais partie, à expliquer leur démarche, si démarche adulte et responsable est, pour préserver les intérêts du RND à Tizi-Ouzou ». Et de poursuivre : « J’en doute fort et les militantes et militants des 67 communes en doutent trop fort ». Il faut dire que le bilan de ce député et sa « carrière » de 17 ans passés au poste de coordinateur de wilaya du parti, plaident sans ambages pour lui. Il ne s’est pas empêché d’ailleurs, de le rappeler dans sa longue lettre de démission adressée aux militants de son parti. « Qu’ils sachent que la population de la wilaya de Tizi-Ouzou, y compris l’opposition, m’ont toujours témoigné leur sympathie pour ma présence quotidienne à mes permanences et aux événements de proximité», dira-t-il, avant de présenter les statistiques du réservoir de militants qu’il a drainé vers sa formation politique : « Bien plus, je me suis investi pleinement pour le parti et les chiffres en témoignent : de 981 militants en 2004, à 5000 en 2005, et à 9000 en 2013 ».  Tayeb Mokadem, qui ne rougit donc pas en présentant son bilan à la tête du bureau de wilaya, est rassuré par ailleurs, par la véracité de ce qu’il avance, tant d’aucuns lui apportent du crédit. Le RND est aussi passé sous sa coupe, d’une seule APC élue, en 2005, à 9 en 2012, et d’un député à trois. Le nombre d’élus est ainsi passé de 7 à 117.  Et ce sont, à juste titre, ces hauts faits de militantisme qui font que le coordinateur parle d’« ingratitude » et « d’exclusion des jeunes du parti » des postes de décision. « Que peut-on attendre d’un vieillard de 80 ans qui prend goût aux délices qui lui sont présentés par les stagiaires de la politique qui ont pris le dessus au parti ? », s’est interrogé le démissionnaire.  « Désormais, le clientélisme est là et risque de s’implanter à long terme, au détriment des intérêts du RND de Tizi-Ouzou », avertit-il encore. Et d’exhorter la direction du parti à « user, à temps, de son pouvoir discrétionnaire pour remettre les pendules à l’heure. » 

M.A.T.

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