Purge au RND

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Le RND est en proie à une crise interne qui risque de déstabiliser sa base militante, à la veille de l’élection présidentielle. les démissions en cascade des coordinateurs des wilayas cachent mal l’opération purgatoire menée contre les «hommes» d’Ahmed Ouyahia.

Le coordinateur du bureau de wilaya de Tizi-Ouzou, le député Tayeb Mokadem, a rendu publique, hier, sa démission de son poste pour protester contre la « naissance d’un RND parallèle » à Tizi-Ouzou. Le cas de cette wilaya est loin d’être isolé puisque le député nous a appris que d’autres wilayas vivent la même situation, visant à écarter les hommes « taxés » d’être proches de l’ex secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Quatre bureaux de wilayas, à savoir Chlef, Mostaganem, Biskra et Tizi-Ouzou, pour ne citer que celles-là vivent sous une tension larvée qui risque de se propager vers d’autres coordinations, non sans risque de déstabiliser la base militante à la veille du lancement de la campagne électorale, a laissé entendre Tayeb Mokadem. Pour lui, l’opération de mise à l’écart des fondateurs des coordinations de wilaya du RND s’effectue par « l’injection » de nouvelles têtes en leur sein, dans le but de « créer un climat de suspicion et d’établir de faux rapports à l’encontre des coordinateurs visés par cette purge ». Celui-ci, qui sort de sa réserve, a affirmé que l’actuel secrétaire général du parti, Abdelkader Bensalah, est très mal informé par les membres du bureau national, dont certains s’arrangent à lui établir de faux rapports ou de rapports incomplets, sur la situation des structures du parti.  Ce climat qui commence à peser lourd sur les anciens militants et fondateurs des structures régionales du RND a poussé beaucoup d’entre eux à la démission. « Moi-même et mon frère, le coordinateur du bureau de Mostaganem, avons déjà exprimé notre intention de démissionner de notre poste, avant que nous n’en soyons dissuadés par Ahmed Ouyahia qui nous a exhortés à aider et à entourer son successeur, Abdelkader Bensalah », a avoué hier, Tayeb Mokadem. Sauf que cette situation n’est, en fait, que la suite somme toute logique des hostilités lancées par les opposants de l’ancien SG du parti, menées alors par Yahia Guidoum qui a été derrière sa démission en janvier 2012.  Guidoum avait demandé à Bensalah, qui assurait, à cette période, l’intérim, de mettre fin à la mission des 15 coordinateurs de wilayas qualifiés de bras droits d’Ahmed Ouyahia.Si certains coordinateurs avaient démissionné de facto de leurs postes en pleine tempête de redressement, d’autres ont tenté de résister « sur instruction d’Ouyahia ». Ce qui n’était pas chose aisée pour eux, puisqu’ils ne cessaient de subir des harcèlements sous forme de faux rapports adressés à Bensalah, en vue de les pousser à la porte de sortie, soutient encore Mokadem. D’aucuns tablent, dés lors, sur l’entame de la voie de la déchéance du RND, après 17 ans d’ascension à l’ombre de son demi-frère ennemi, le FLN.  Les opérations purgatoires qui minent les structures du parti finiront assurément par faire renaitre la guerre des positions entre les hommes de Guidoum et ceux d’Ouyahia, qui partagent les sièges au sein du bureau national dans une sorte de cohabitation purement hypocrite, entretenue, contre règles et mœurs politiques, depuis le 4e congrès du parti, fin décembre 2013.                                  

M.A.T

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