Avant-hier, le domicile du défunt Hadj Arezki Messaoudène, sis au village Ighil Iguerfiouène dans l’Aârch d’Ath Mendès, à la périphérie de Boghni, n’a pu contenir la foule nombreuse venue des quatre coins de la wilaya, d’Alger et d’autres contrées du pays pour lui rendre hommage. Il y avait, notamment, des responsables locaux des communes de la daïra, ainsi que de hauts cadres de l’Etat, dont M. Said Barkat, l’ex-ministre de la Santé. La famille du moudjahid et le comité du village ont tenu à offrir une waâda, au troisième jour de son décès, survenu vendredi dernier, suite à un malaise cardiaque. Le Moudjahid Arezki Messaoudène, né en 1939 à Ath Mendès, avait rejoint ses frères au maquis à l’âge de seize ans. Les forces coloniales le recherchèrent longtemps sans pouvoir l’arrêter. Il quitta l’Algérie pour se rendre en France où il activa au sein de la Fédération de France du FLN sous le commandement de Ali Haroun. Très vite, il fut désigné comme responsable de la section de choc de Valence, où, avec ses amis, il organisa ce mouvement, et là aussi il fut activement recherché par la police française. Il s’enfuit alors en Allemagne avant d’être affecté au Maroc, plus précisément à Oujda, où il activa aux côtés de Boussouf jusqu’à l’indépendance du pays. A partir de là il rejoignit les rangs de l’ANP, avant d’occuper le poste de directeur du matériel militaire au Caroubier. Il fut nommé au cabinet de la présidence de la République par feu Houari Boumediène, puis par Chadli Bendjedid. En 1988, il fut promu directeur central au sein de la même instance. En 1992, il prit sa retraite et revint vivre dans son village natal aux côtés des siens. A l’arrivée du président Abdelaziz Bouteflika, ce dernier le rappela comme chargé de mission à la Présidence, jusqu’à ce mercredi cinq mars où il eut un malaise cardiaque. Evacué à l’hôpital militaire de Ain Naâdja, El Hadj Arezki Messaoudène reçut des soins intensifs et revint chez lui en forme, mais dans la nuit de vendredi, il eut une autre attaque et décéda à l’âge de 75 ans, laissant derrière lui un itinéraire riche et héroïque au service de son pays et de sa région. Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé disent qu’il était un cadre de l’Etat exemplaire et exceptionnel. La preuve, il a travaillé avec trois présidents de la République. « C’était un père exemplaire. Il aimait beaucoup son village. Il ne ménageait aucun effort pour venir en aide à ses concitoyens. Nous sommes fiers de l’avoir eu comme père. Que Dieu l’accueille en Son vaste paradis », nous déclara son fils, Farid, en marge de cette waâda. Un autre membre du comité de village, M. Hamzaoui, interviendra pour nous dire que le défunt était « l’homme de l’ombre » qui n’aimait pas se montrer. « Nous sommes tristes devant cette mort subite de El Hadj Arezki. C’était quelqu’un qui disait toujours oui aux gens de son village et de toute sa région. Il nous a beaucoup aidés. Nous remercions le comité de village, qui, debout comme un seul homme, a tenu à organiser cette waâda, les autorités locales à leur tête le maire de Boghni, le chef de daïra, ainsi que monsieur le wali. Nous remercions vivement ces hauts cadres de l’Etat, notamment M. Belkhadem et M. Barkat, pour avoir rehaussé de leur présence cette rencontre douloureuse, sans oublier toutes les personnes venues, de toute la wilaya et d’ailleurs, pour honorer la mémoire de El Hadj Arezki », conclura M. Ali Miloudi, le président du comité du village d’Ighil Iguerfiouène.
A.O.
