L’EPSP se dote d’un banaliseur

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Les déchets spéciaux, dont la plus grosse quantité provient de l’activité des établissements de santé sont potentiellement nocifs, autant pour l’environnement que pour la santé publique. Le risque de contamination est d’autant plus élevé que les déchets d’activités de soins à risque infectieux, appelés communément DASRI, ne sont pas intégralement traités ni de manière appropriée. Il n’est en effet pas rare de les retrouver dans les décharges publiques ou dans les caniveaux. « Il y a des structures de santé qui ne disposent pas d’équipement de traitement de leurs déchets médicaux. Elles recourent donc à leur élimination par incinération sur le site même de ladécharge », nous confie un gestionnaire de la santé publique d’Akbou. Un autre cadre de la santé de Tazmalt soulignera néanmoins que les seringues jetées dans la nature sont surtout le fait des toxicomanes et de citoyens peu soucieux de l’environnement. Si cela est vrai, qu’en est-il alors des autres déchets comme les pansements et les packagings divers ? « Chaque établissement sanitaire dispose de récipients de couleur jaune destinés au stockage des déchets spéciaux avant leur évacuation vers les incinérateurs. Mais il arrive, soit par mégarde, soit par inconscience ou légèreté que les agents chargés du nettoiement n’observent pas cette règle de tri sélectif », explique notre interlocuteur. Par ailleurs, le manque d’incinérateurs dans les polycliniques implantées dans les chefs-lieux des communes, contraint ces structures à transporter leurs déchets médicaux vers les incinérateurs des EPSP auxquels elles sont rattachées. C’est le cas de l’incinérateur de l’EPSP de Seddouk, acquis en 2013, et qui reçoit, en sus des déchets générés par la polyclinique de la ville, ceux issus de nombreuses polycliniques comme Ouzellaguen, Amalou et M’cisna. Même l’hôpital de Sidi Aïch et l’EPSP de la région avec ses 7 polycliniques périphériques, font incinérer leurs déchets à Seddouk, en vertu d’une convention liant ces établissements de santé. Et certains professionnels de la santé attestent que cet acheminement n’est pas totalement dénué de risques, en dépit des précautions d’usages et de l’existence d’un protocole de transport. Pour faire taire la polémique et couper court à toute spéculation, l’EPSP de Sidi Aïch vient de franchir le pas, en investissant dans l’acquisition d’un banaliseur. « C’est un équipement moderne, acheté sur notre propre budget. Sa mise en service prochaine permettra de résoudre de manière définitive la problématique de traitement des DASRI », nous fait savoir le directeur de l’établissement. Les déchets, dira-t-il, seront stérilisés, broyés et compactés avant d’être évacués vers la décharge publique.              

  N.Maouche

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