Le RCD insulte le FFS

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Le deuxième tour pour l’élection du président de l’APW de Tizi Ouzou a donné le candidat du FFS, Rabah Aïssat, gagnant avec une majorité absolue de 36 voix sur 47. Le parti de Saïd Sadi, qui n’a eu aucune influence sur le cours des événements, s’est contenté de subir cette élection et d’observer les alliances se faire et se défaire sans qu’il ne soit consulté ou approché par une quelconque formation. Le parti de Hocine Aït Ahmed, qui a obtenu 15 sièges à l’APW, a su rallier à sa cause durant le 1er tour les élus du PT, tandis que le FLN avec ses 11 sièges a fait jonction avec les 5 élus du RND. Le RCD quant à lui, présentera un candidat à la présidence de l’APW, sans réussir à gagner une seule fois de plus que celles de ses 11 élus. Tant il est vrai que les alliances sont avant tout le fruit de relations entretenues entre partis, ces derniers ne peuvent prétendre à former des coalitions s’ils ont passé leur temps à invectiver et insulter les autres.A l’annonce de l’élection de Rabah Aïssa, avec 36 voix (16 de la coalition FLN-RND et 20 du FFS et du PT), le parti de Saïd Sadi n’a pu contenir sa colère et sa déception. Dans une déclaration, portant la griffe du bureau régional de Tizi Ouzou, le RCD s’attaque avec une rare virulence au FFS. Il semble que “Tagmats électorale” est enterrée, à défaut d’avoir donné des résultats. D’ailleurs, il est écrit dans la déclaration que “le RCD avait appelé à un rassemblement des forces démocratiques bien avant les élections”. Néanmoins, poursuit la déclaration, “les intérêts cariéristes, les dérives politiciennes et les manœuvres du pouvoir occulte ont conduit à des égarements qui placent aujourd’hui des militants supposés acquis à la démocratie dans des alliances avec un pouvoir contre lequel ils développent une surenchère aussi sonore que suspecte”. Qu’il est loin le temps où Sadi trouvait au FFS toutes les vertus du monde ! Mais cela c’était avant et durant la campagne électorale.Ainsi, les militants de Hocine Aït Ahmed qui ont “osé” rejeter l’offre d’alliance du RCD deviennent “des militants supposés acquis à la démocratie”, mus par “les intérêts carriéristes”, auteurs de “dérives politiciennes” et complices des “manœuvres du pouvoir occulte”. Même leur qualité de militants de la démocratie leur est refusée par celui qui s’autoproclame l’autorité morale du courant démocratique. Le FFS n’aura pas son trois volet, d’anciens militants. La sentence est tombée, et elle est sans recours aucun. Plus encore, les rédacteurs de la déclaration du RCD estiment que “ces reniements ont souillé les luttes de plusieurs générations de militants démocrates”. Les “reniements” en question ne sont en réalité que l’alliance entre quatre (04) partis (FFS, FLN, RND et PT) qui ont décidé de travailler ensemble afin d’éviter le blocage de l’APW. Ainsi, ces quatre formations — et spécialement le FFS — se seraient reniées, et seul — évidemment — le RCD est demeuré fidèle à ses engagements. Tous des pourris… sauf moi.Le parti de Sadi, qui avait pour les besoins de la campagne électorale ménagé les ex-élus du FFS, en s’élevant même contre le qualificatif “d’indus élus” a une fois de plus changé d’avis sur le sujet.“Il ne reste aux aventuriers qu’à persévérer dans la dérive qui a livré pendant quatre ans le citoyen à l’abus et à la rapine. Les accointances dévoilées au grand jour annoncent que la gestion de cette APW sera le reflet de la stratégie de pourrissement imposé à la Kabylie”.Ainsi, les ex-élus du FFS et leur parti ne sont que des “aventuriers” qui ont conduit “l’abus” et “la rapine” et sont des acteurs de premier rang dans “la stratégie de pourrissement imposée à la Kabylie”. Après avoir perdu leur qualité de militants de la démocratie, les élus (36 sur 47) qui ont bâti une coalition se retrouvent aujourd’hui et par ce geste à contribuer à jeter la Kabylie dans le chaos. La déclaration du parti de Sadi est conclue par une note optimiste et une promesse. Ainsi, “les citoyen, peuvent compter sur le RCD pour les aider à arracher leurs droits, tous leurs droits”. Et les citoyens de Tizi Ouzou d’être convaincus que leurs droits, tous leurs droits, ils ne pourront les obtenir auprès d’une alliance majoritaire de 36 élus sur 47, mais bien auprès d’une minorité de 11 élus. Certains diront que cela s’appelle une minorité agissante, d’autres la qualifie de minorité gémissante.

Chérif Amayas

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