Oued Leghmara, un village oublié

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Les citoyens de Oued Leghmara, un village relevant de la commune d’El Hachimia, au sud de la wilaya de Bouira, continuent à vivre dans l'isolement en dépit de sa proximité de la RN08 et de la ville de Sour El-Ghozlane.

Les familles, qui ont préféré rejoindre leurs habitations désertées après une flambée du terrorisme, sont plutôt déçues de constater que la situation actuelle n’encourage nullement au retour. Pour preuve, l’état des routes est lamentable, l’éclairage public n’existe pas dans une grande partie du douar et la distribution d’eau est irrégulière. En effet, la population de ce village souffre, notamment du manque d’infrastructures publiques, comme l’école primaire. Les élèves de ce village parcourent, chaque jour, plus de 2 km pour rejoindre l’école du village voisin de Sedara. Le ramassage scolaire étant inexistant, les enfants trouvent des difficultés à rejoindre leur école, surtout en hiver. « C’est difficile pour nos enfants de faire le déplacement en hiver », nous a déclaré un parent d’élève. Cette situation a eu des répercussions sur les résultats des élèves dudit village, parmi lesquels on compte de nombreux recalés. Le village déplore aussi l’absence d’une salle de soins. Cela rend obligatoires les déplacements au chef-lieu de la commune. Chose d’autant plus difficile que la route du village est impraticable et les moyens de transport manquent avec acquitté. Les rares transporteurs, qui exercent toujours sur cet axe, ne cessent de se plaindre de l’état de cette route et disent que cela complique leur tâche. Pendant l’hiver, les villageois se retrouvent otages des conditions climatiques. « Pendant l’hiver, c’est l’enfer dans ce village. Tout le monde est bloqué surtout lorsqu’il neige », nous dira un citoyen. Les habitants affirment qu’ils sont confrontés à de dures conditions dues à l’isolation et au manque de conditions. La région vit dans l’extrême pauvreté et à l’instar des autres villages à côté Oued Leghmara n’a pas connu de développement rural. En effet, la pénurie d’eau est toujours présente dans le village, les enfants sont obligés de parcourir quatre kilomètres en aller et retour pour s’approvisionner en eau potable à dos d’ânes et le parcours est plus pénible durant l’hiver. D’autres signes de sous-développement, il est interdit aux jeunes filles de poursuivre leurs études et les garçons sont au chômage, glandant dans un lieu désert et sans aucun avenir. De plus, les villageois souffrent du manque du gaz butane et de fréquentes coupures d’électricité. En somme, tout manque dans ce village oublié. Ce dernier manque aussi d’un réseau d’AEP. Un citoyen nous dira à ce sujet : « Heureusement que nous disposons de fontaines ». En outre, la rénovation des routes est urgente car le site est boueux, notamment en hiver où la circulation est pratiquement impossible. L’isolation du village est la raison principale de l’actuelle situation et les habitants réclament un pont pour atteindre facilement la ville. Les autorités locales ont affirmé que « le cas du village Oued Leghmara sera pris en charge prochainement, précisément en ce qui concerne la crise d’eau, du gaz et d’électricité.

O. K.

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