Victimes d’un grave accident de la route, survenu le 10 mars dernier au gouvernorat de Béja, distant d’une centaine de kilomètres de Tunis (Tunisie), deux transporteurs d’une cargaison de sucre travaillant pour le compte du groupe Cevital, originaires de Mcisna dans la wilaya de Béjaia, ont été « abandonnés » pendant six heures sur la voie publique, apprend-on du frère de l’une des victimes. « L’accident est survenu le 10 mars dernier, en début d’après-midi. Mon frère, T.S., 27 ans, et son accompagnateur, B.M., 36 ans, n’ont été évacués à la structure de santé de la localité de Beja que vers 18h, soit un peu plus de six heures après l’accident », raconte Sofiane T., dénonçant la manière de faire des secouristes tunisiens qui, selon lui, ont exigé des deux victimes une « contre partie sonnante et trébuchante » pour les transporter à l’hôpital. Il poursuit son récit : « Après d’âpres palabres, les secouristes ont finalement accepté d’évacuer les deux accidentés vers une structure de santé. Néanmoins, une fois à la salle d’attente de l’hôpital, le personnel soignant a exigé d’eux de s’acquitter des frais d’hospitalisation avant d’être admis au bloc opératoire. N’ayant pas la somme exigée sur eux, ils ont dû nous appeler pour nous demander d’intervenir. C’est d’ailleurs mon autre frère, travaillant à Ouargla, qui s’était rendu sur place avec, en poche, 430 000 DA, représentant les frais de prise en charge des deux victimes, dont l’une s’en est sortie avec une fracture à la jambe et un orteil amputé et l’autre avec de multiples fractures au niveau de la cage thoracique ». Et de préciser que les deux victimes n’ont été admises au bloc opératoire que le lendemain, vers 7h du matin. Après avoir reçu les soins nécessaires, les deux coursiers, affaiblis, déplore encore notre interlocuteur, auraient été « chassés » par les responsables de la structure de santé après moins de deux heures de leur sortie du bloc. « Ils les ont pourtant priés de les garder encore quelques heures, le temps que leur taxi n’arrive pour pouvoir embarquer et rentrer au pays. En vain ! », s’indigne Sofiane, pour qui la Tunisie n’est plus ce qu’elle était.
F.A.B.
