Des dizaines de travailleurs du pré emploi ont observé hier, un sit-in devant le siége de la cité administrative de la wilaya de Tizi-Ouzou, banderole en main, scandant des slogans qui dénoncent la précarité de leur situation socioprofessionnelle et réclamant leur intégration dans les postes qu’ils occupent. On pouvait lire, entre autres, sur les banderoles en question : «Non à l’exploitation. Oui à la titularisation…» Fatma Akacha la présidente du comité des personnels du pré emploi et du filet social, activant sous l’égide du Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration (SNAPAP), nous déclarera à l’occasion : «Nous demandons l’intégration de tous les travailleurs du pré emploi et du filet social dans des postes permanents, ces mêmes postes qu’ils occupent déjà pour certains, depuis des années….» Elle ajoutera : «Nous exigeons la régularisation de leurs dossiers dans la transparence, avec l’association de notre comité locale dans la procédure d’intégration. Nous demandons aussi la comptabilisation des années d’activité dans l’expérience professionnelle et la pension de retraite, la réintégration des travailleurs du pré emploi qui ne sont plus en poste». Notre interlocutrice dénoncera au passage le recrutement abusif et les passe-droits : «Recruter quelqu’un de l’extérieur après deux questions orales parce qu’il est un proche ou une connaissance, au détriment d’un travailleur du pré emploi qui, lui, a labouré pendant des années, est tout bonnement inadmissible ! Pire encore, ils embauchent de l’extérieur alors que les bureaux sont pleins ! Je dénonce aussi la différence qu’il y’a entre les deux dispositifs du pré emploi, celui de l’ANEM et de la DAS, dans la durée et la rémunération, pour le même diplôme, ne sont pas les mêmes». Samira, Malika et Nadia qui ont respectivement, cinq, deux et quatre années en pré emploi, dans l’administration des œuvres universitaires de Mdouha, nous ont confié que «des concours de recrutement, aux postes d’attaché administratif et autres grades de l’administration, ont été organisés par les œuvres sociales de Mdouha. Ces postes sont revenus, à notre détriment, à des candidats de l’extérieur, pire encore, le centre des examens et concours, organisés en 2010 et 2012, a été désigné à Bechar, qui dit mieux !». Fatima a tenu à nous parler de son cas : «J’ai travaillé durant 13 années à la cantine d’un établissement primaire, dans le cadre du dispositif du filet social. Les premières années, j’avais un salaire de 3000 DA, il est passé maintenant à 5400 DA. Je travaille de 08h à 17h et, à ce jours, ma situation socioprofessionnelle n’a connu aucune évolution…». Un autre cas, celui de Mohamed : «J’ai fais deux années de pré emploi à l’APC de Tizi-Gheniff dans le cadre du dispositif DAIS. Quand j’ai entendu que l’APC allait organiser un concours, je m’y suis aussitôt rendu, mais je suis tombé des nues quand mes anciens collègues de travail m’ont clairement signifié que je ne pouvais pas passer le concours. Celui-ci était destiné aux plus anciens qui se trouvaient déjà en poste. » Par ailleurs, un autre sit-in est prévu, cette fois à la capitale, pour le lundi 23 mars 2014, lit-on dans le document qui nous a été remis par la représentante des protestataires.
Karima Talis.