Jamais, un rendez-vous électoral n’aura suscité autant d’engouement, en Algérie, que la présidentielle 2014.
à quelques jours du début de la campagne électorale et à un mois du vote, la scène politique s’anime de plus belle. Mais pas seulement ! La population, que l’on disait pourtant dépolitisée, s’intéresse de près à cette échéance. On ne parle plus que de ça. Ceux qui s’estiment initiés à la chose, prédisent une victoire sans appel de Bouteflika, alors que d’autres estiment que ça va se jouer entre le Président sortant et Benflis. Chacun y va de son analyse. Qu’à cela ne tienne, ces élections ont le mérite de redynamiser la vie politique. C’est d’ailleurs l’occasion pour certains de se «faire un nom» sur cette scène. Il s’agit notamment de l’ex-candidat Rachid Nekkaz qui a défrayé la chronique, lui qui était inconnu des Algériens. A chacun son style, son objectif. D’autres, soi-disant acteurs politiques et chefs de partis de surcroît, ont profité de ce brouhaha pour s’illustrer, à l’image du chef de file du parti Djil El Djadid, Sofiane Djillali pour ne pas le nommer, qui a «gagné» le droit de citer, alors que dans un passé récent, il était quasiment méconnu. Il multiplie les sorties pour dénoncer le quatrième mandat de Bouteflika. Mais qui l’entend ? D’autres personnages du même calibre que Djillali ont essayé de se faire «remarquer» à l’occasion de cette élection. D’autres sont sortis de leur mutisme qui a duré de longues années. On pense notamment aux ex-chefs de gouvernements, Ali Benflis, Benbitour, Mouloud Hamrouche et Sid Ahmed Ghouzali. Ironie du sort, ces derniers reviennent sur scène pour «tirer» sur le système. Certain observateurs estiment que ces derniers auraient mieux fait de se taire. A vrai dire, nonobstant la manière et la position des uns et des autres, cela aura, néanmoins donné du sel à l’activité politique qui se réanime, tant d’aucun participent aux débats politiques que ces élections ont ouverts. Des débats, cependant, parfois stériles, doit-on dire, dans la mesure où ils se limitent à la seule candidature de Bouteflika. Bien que certains partis aient tenté de sortir de cet engrenage, à l’image du PT qui propose d’aller à une deuxième République. D’autres formations n’ont, elles, rien trouvé de mieux à proposer qu’une période de transition. Quoi qu’il en soit, cette prochaine élection est un rendez-vous qui départagera non seulement les six candidats en lice, mais surtout, les autres acteurs. Chacun aura l’occasion de mesurer sa cote auprès du peuple. Ils auront ainsi à se tailler une notoriété ou risquer une «flagellation» populaire selon qu’ils aient la force de mobilisation ou non, à travers les meetings et autres manifestations de rue auxquels ils appelleront. Le décompte final se fera le jour «J». Ce jour-là l’issue des urnes sera la sentence finale qu’on ne pourra pourvoir en cassation dans l’espoir de se refaire de la popularité. C’est ce jour-là que sera connu le vainqueur selon les résultats du vote et, à travers le taux de participation, les véritables gagnants, entre les adeptes du boycott et ceux de la participation. En fait, cette élection risque de redessiner la carte politique nationale, comme ce fut le cas d’ailleurs à chaque échéance électorale. Force est de constater, en effet, qu’une recomposition s’opère après chaque vote. Des formations politiques, jadis populaires, se sont faites laminer, et se font toutes petites aujourd’hui, alors que d’autres ont émergé. La course est en tous les cas ouverte devant tout ce beau monde. En effet, les différentes parties de cette joute n’ont pas perdu de temps pour se mettre sur orbite. Et force est de constater que la scène est en train de s’enflammer de plus belle, avant même le début de campagne, bien que ce soit sur la toile que tout se joue présentement. Les candidats et autres acteurs politiques n’ont pas hésité à se lancer d’ores et déjà dans la bataille des réseaux sociaux, très prisés par la jeunesse. Un nouveau support de campagne et de propagande, redoutable en somme, car les politiques savent très bien que les jeunes seront l’arbitre principal de la prochaine élection.
M.O.B

