Lancé il y a une décennie de cela, le programme des 100 locaux par commune, destinés aux jeunes pour résorber un tant soi peu le chômage, est un véritable échec. Moins d’un tiers des centaines de locaux réalisés à travers les communes de la wilaya de Béjaïa sont occupés et encore, ils sont exploités, dans leur majorité pour des activités autres que celles pour lesquelles ils étaient destinés au départ. Prévus pour servir d’ateliers de soudure, de menuiserie ou de plomberie, ces derniers deviennent, dans les communes du littoral Est particulièrement, des restaurants saisonniers durant la période estivale. D’autres servent de chambres d’hébergement aux vacanciers au vu et au su de tout le monde. Parfois, ces locaux sont sous-loués à des étrangers à la commune qui y ont ouvert des restaurants et cafétérias. Dans d’autres municipalités, ne trouvant pas preneurs, car construits dans des zones isolées, ils sont carrément abandonnés. À Boukhelifa, un bloc de locaux a été construit, sans aucune étude préalable, sous une ligne de haute tension, les disqualifiant de facto d’une quelconque réception. Ils sont laissés à l’état de total abandon depuis plusieurs années. Le non branchement au courant électrique ou au réseau d’AEP est également un motif du refus, par les postulants, de les exploiter. Si l’Etat a prévu un programme spécial pour les jeunes, sur le registre des différents dispositifs d’aide pour impulser une dynamique économique, il doit assumer ses responsabilités en prenant le taureau par les cornes et décider, s’il le faut, de la transformation de ces locaux en structures d’intérêt général, telles que des unités de soins ou des crèches communales par exemple. Une solution doit être trouvée, dans les meilleurs délais, car des centaines de locaux se dégradent de jour en jour. La question est de savoir comment récupérer cet important investissement pour le mettre en valeur.
A. Gana
