Ça ne s’est pas bousculé au portillon !

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La Coordination des partis et personnalités appelant au boycott de la présidentielle du 17 avril, constituée d’Ahmed Benbitour, Abderezzak Makri (MSP), Mohcine Belabbas (RCD), Lakhdar Benkhellaf (PJD), Abdellah Djaballah (FJD)Sofiane Djilali (Djil Djadid) et Mohamed Douibi (Ennahda) a organisé hier, à la salle Harcha Hacène d’Alger, son meeting populaire. Cependant,  force est d’admettre que ce qui devait constituer un sérieux test pour le camp des boycotteurs de prouver l’étendue populaire de leurs thèses et le bienfondé de leur mot d’ordre de boycott a finalement débouché sur une rencontre où les relents d’islamisme l’ont largement emporté sur la pertinence des revendications démocratiques. En effet, la présence de l’invité surprise, en l’occurrence Ali Benhadj, accompagné d’une dizaine de partisans aux signes ostentatoires d’une époque révolue, a ravi la vedette aux six personnalités politiques décidées à faire valoir leur position anti-élection présidentielle. Si les organisateurs de ce meeting avaient un tant soit peu intégré dans leur stratégie le postulat selon lequel « il vaut mieux une petite salle pleine à craquer  qu’une grande salle à trois quarts pleine », ils l’auraient certainement organisé ailleurs. Après des slogans ressassés, appelant au boycott de la présidentielle, et les cris hystériques d’une partie du public, en passant par l’appel à une période de transition, les six personnalités politiques ont tour à tour exprimé leur vœu de tout mettre en œuvre pour faire adhérer les citoyens à leurs thèses en boycottant la  présidentielle du 17 avril prochain. Sans être contradictoires, les discours des uns et des autres ont eu pour dénominateur commun le rejet de tout ce qui s’apparente à l’Etat.  Il faut signaler que ce meeting s’est tenu loin de toute appréhension quant à un éventuel déchainement des forces de l’ordre, puisque, hormis la présence discrète de policiers aux alentours de la salle, rien n’indiquait que « la forte mobilisation citoyenne hostile au quatrième mandat », selon les termes de Sofiane Djillali, se tenait dans cette grande salle.                                                          

 Ferhat Zafane 

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