Le comité du village Taguemount Azzouz, en collaboration avec l’APC d’Aït Mahmoud, daïra d’Ath Douala, a organisé, avant-hier, une cérémonie hommage, à la mémoire de Rachid Aliche, célèbre écrivain en langue amazighe.
Etaient présents des élus locaux, des membres des comités des villages, des proches et amis du défunt, ainsi que plusieurs invités, venus prendre part à cette cérémonie du souvenir. Tous les présents se sont recueillis sur la tombe de l’un des pionniers du roman kabyle, après y avoir déposé une gerbe de fleurs. Lors des prises de paroles, le P/APC d’Aït Mahmoud, Alem Slimane, ami de l’écrivain et militant de la cause berbère, dira : « Rachid Aliche avait consacré sa vie à la cause amazighe. Il ne s’est jamais ménagé offrant le meilleur de lui-même, pour sa culture et sa langue ». L’intervenant ajoutera : « il a donné un nouveau souffle à cette langue menacée d’extinction, et dont les enfants étaient en proie à une acculturation motivée par une idéologie arabo-baathiste ». Parlant de son parcours et le travail intellectuel qu’il a fait durant des années, l’intervenant soulignera : « Rachid Aliche figure parmi les membres fondateurs du HCA. Il était l’un des collaborateurs à la collecte du patrimoine poétique berbère… ». Intervenant à son tour, Arezki Graïne louera le parcours de l’auteur de ‘’Asfel’’. Il a ramené l’assistance des années en arrière, rappelant les œuvres et le travail qu’a accomplis Rachid Aliche aux côtés de Mouloud Mammeri : « il a participé très activement à la collecte du patrimoine poétique et musicale berbère Touareg d’Ahaggar au profit de l’ONDA », dira l’intervenant. Pour sa part, Bila Abdelmadjid, cet ancien enseignent de la langue berbère à Lyon (France), dira : « Rachid Aliche a refusé que Tamazight devienne un objet de musée, comme il a refusé sa transcription en caractères arabes ». D’autres interventions apporteront d’autres témoignages sur le parcours et l’énorme travail intellectuel que l’écrivain militant a fourni, durant des années, où il s’est donné corps et âme à la sauvegarde et à la promotion de sa langue maternelle. Plusieurs intervenants lanceront des appels aux autorités de wilaya, leur demandant de baptiser des établissements scolaires et culturels au nom de Rachid Aliche. C’est le cas de M. Abdeslem Abdenour qui a lancé une pétition dans ce sens. La cérémonie s’est poursuivie dans une très bonne ambiance. Elle fut clôturée par une Waâda à laquelle furent conviés tous les présents.
A. G.

