Libre au respectable enseignant las de manier de la vulgaire tabachir, de discourir sur tamazight rien que pour un strapontin à l’APC.Libre au jeune militant promu à une belle carrière politique d’enterrer sa fierté et son orgueil et tel un animal de compagnie de rentrer sa queue entre les jambes pour s’afficher M’ritourni et crier Cheh ! Yahwayi !Libre au bonimenteur de vendre tajrumt pour quelques dinars sur de grosse feuilles de choux. Libre aux aux émeutiers du vendredi de clamer une légitimité historique. Libre aux chauvins d’insulter ceux qui ont fait la fierté de leurs localités. Libre aux aras et aux oiseaux de mauvais augure de roucouler. Libre à ceux auxquels on a fait confiance de devenir des adeptes de Urtaxlu urtaâmar. Libre aux intellectuels, aux syndicalistes et aux féministes de verser dans la culture circonstancielle et utilitariste de Yennayer à Abril. Libre aux maquereaux de rabattre le goujon à chaque échéance électorale. Libre aux artistes Draâ, aux pique-assiettes, aux imarkatiyen du vin à emporter, aux discoureurs baveux… Tant que notre naïveté est crétine.
Tayeb Bouamar