La forêt domaniale des Ath Abbas, qui s’étend sur une superficie de 8 000 ha, selon le district des forêts d’Ighil Ali, ne cesse de perdre du terrain et de se rétrécir comme une peau de chagrin, à cause, notamment, des incendies et de la dégradation qu’elle subit par le fait de quelques individus indélicats.
Cette forêt, qui s’étend sur le territoire de trois communes, à savoir Ighil Ali, Ait R’zine et Boudjellil « est constituée de 80% de pin d’Alep, de 15% de chêne vert et le reste c’est de la broussaille et des maquis », nous dit-on dans le même district. Elle qui a abrité les combattants durant la guerre de libération nationale et qui fut le théâtre de plusieurs batailles, est très difficile d’accès, eu égard au terrain accidenté en déclivité. Elle est nichée sur la chaîne montagneuse des Bibans, qui s’étend à perte de vue. Ce massif boisé est considéré à juste titre, comme le dernier rempart contre la désertification. On atteste qu’« en dépit de son importance capitale pour la faune, la flore et l’environnement, cette forêt subit des coups de boutoirs, ce qui n’augure rien de bon si les facteurs de sa dégradation ne sont pas enrayés à temps. Chaque saison estivale, des centaines d’hectares du tissu forestier partent en fumée à cause des incendies dont l’origine demeure inconnue. A cela s’ajoute la dégradation qu’elle subit par l’homme, comme la coupe du bois.» En effet, la coupe de pin d’Alep dans cette forêt est monnaie courante, en ce sens que le bois découpé rapporte gros aux pilleurs. « Ils (pilleurs, ndlr) choisissent des arbres dont le diamètre va de 30 à 40 cm et dont la hauteur oscille entre 3 et 5 m. Ces troncs, que l’on appelle les pieds-droits, sont utilisés, généralement, dans les œuvres de maçonnerie, comme le dallage et autres échafaudages. Ces pieds-droits sont vendus à 120 DA l’unité ! » nous révèlera-t-il. Cette pratique frauduleuse est condamnable même si elle n’est pas pratiquée à grande échelle, participe, en revanche, au déboisement et à la détérioration de cette forêt, dont la beauté est à couper le souffle.
Syphax Y.