Benflis déroule le tapis rouge à l’ex-FIS

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Ali Benflis, candidat à la prochaine présidentielle, poursuit sa politique de charme en direction des islamistes, notamment ceux de l’ex-FIS.

Après avoir déclaré samedi dernier à Bouira, que son programme politique «se fera avec l’ensemble des Algériens», lui qui se présente comme le candidat du «renouveau national», Ali Benflis a récidivé avant-hier à Mila, en annonçant que «ceux qui ont été exclus de l’exercice politique font partie de la solution». Voulant expliquer sa démarche, Benflis a réitéré sa proposition, lors d’un meeting animé dans l’après-midi d’avant-hier à El Khroub, dans la wilaya de Constantine, en déclarant qu’en cas de son élection, il procèdera à «l’approfondissement» de la réconciliation nationale pour «en finir définitivement avec la crise politique qui secoue l’Algérie depuis 25 ans». Pour Ali Benflis, qui a déjà réussi à avoir le soutien de plusieurs «petits» partis d’obédience islamiste, à l’instar d’El Islah de Djahid Younis, candidat malheureux à la présidentielle de 2009, et le Front pour une Algérie nouvelle (FAN) de Djamel Benabdeslam, ex-bras droit de Djaballah, sa démarche politique, a-t-il explicité se fera avec l’apport de tous, par un dialogue sans exclusion. «Je m’engage à organiser un dialogue national auquel prendront part tous les partis et la société civile sans exclusion et sans marginalisation, afin d’arriver à un règlement consensuel de la crise politique», promet-il, car, selon ses propos, «tout le monde est impliqué pour régler le problème de la légitimité». Ali Benflis est allé jusqu’à affirmer que sa démarche politique, qui s’inscrit dans le prolongement de la politique de la Rahma prônée par Zeroual et celle de la réconciliation nationale initiée par Bouteflika, devra aboutir à une «réconciliation réelle et profonde». Une déclaration qui confirme, on ne peut plus clairement, l’intention du candidat à faire participer l’ex-FIS à sa démarche de dialogue national et à le réhabiliter sur la scène politique. Benflis a également affirmé dans son meeting d’hier, qu’il s’était présenté à la prochaine présidentielle «pour approfondir la réconciliation nationale, panser les blessures, restituer à chacun son droit et tourner définitivement la page de cette crise qui perdure». Il y a lieu, par ailleurs, de retenir du discours tenu à El Khroub, une ville connue pour être l’un des bastions des islamistes radicaux, qu’en dépit de la clarté de sa position à propos d’un dialogue sans exclusion, cheval de bataille des Chouyoukh de l’ex-FIS, depuis l’arrêt du processus électoral au début des années 90, il n’en demeure pas mois que Benflis a du mal à cacher sa crainte de la réaction hostile des anti-islamistes à son projet. Une appréhension palpable lorsqu’il a tenu à préciser que «le fruit de ce dialogue sans exclusion sera soumis à l’approbation du peuple». Une manière pour le candidat de rassurer, après-coup, certains de ses alliés politiques qui ne s’inscrivent pas dans les thèses du courant islamiste.

A.C

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