Depuis plus de trois semaines, trouver un sachet de lait ordinaire à 25 DA est devenu presque chose impossible, dans les daïras de Maâtkas, Boghni et Ouadhias.
A Maatkas, les consommateurs ne savent pas à quelles autorités se plaindre pour résoudre cette pénurie qui perdure, depuis de nombreuses semaines, mettant à mal des milliers de familles. Un vendeur de lait que nous avons questionné à propos de cette crise, nous répond tout de go : «le camion livreur ne passe que rarement, et lorsque ça lui arrive de passer, il nous livre de petites quantités qui sont écoulées en moins d’une heure», en d’autres termes les clients présents sur les lieux sont servis, les autres doivent aller voir ailleurs ! Mais ailleurs le lait en sachet reste aussi introuvable. Certains commerçants profitent de la situation, ils le revendent sous le manteau, uniquement à leur clientèle attitrée. C’est le retour des réflexes révolus. A Souk El Tenine, la donne est pareille. Le lait en sachet est invisible. Certains commerçants s’approvisionnent à partir d’autres wilayas, mais le prix est augmenté de 5, voire 10 DA. Le lait frais de vache, cédé à 45 et parfois 50 DA, est quant à lui disponible. Un chef de famille tonnera : «Nous pensions que cette pratique de vente sélective du client et ces pénuries de produits de première nécessité étaient révolues, mais hélas ! Elles sont de retour…». A Mechtras, un commerçant questionné à propos du lait ordinaire répondra : «le camion est passé mais il ne nous a livré que du lait frais de vache, à 50 DA». Tout le monde sait que, lorsque le livreur passe, il livre du lait pasteurisé et celui de vache. Seulement ce commerçant a caché sa livraison de lait pasteurisé pour la revendre à ses clients. A Ouadhias centre, la chaîne s’est allongée devant une superette : bousculades et coups de coudes pour 2 sachets de lait. Malheureusement beaucoup de clients sont repartis bredouille, la quantité livrée n’était pas suffisante, on ne peut pas servir tout le monde. Une ménagère se mit à tempêter : «Honte à nous qui ne pouvons pas produire notre lait matinal». Au village d’Ait Abdelmoumène, tôt dans la matinée, une énorme chaîne s’est formée devant une épicerie, plusieurs centaines de personnes ! Le camion arrive et propose une petite quantité au vendeur qui refuse de la prendre. « La quantité est si insignifiante qu’elle ne peut suffire, même à raison d’un sachet par client. », se défend le commerçant. Les consommateurs sont désarçonnés par cette pénurie de lait ordinaire. Quant au lait frais de vache et au lait en poudre, ils sont trop chers pour constituer une solution. Un litre de lait de vache à 50 DA ou un paquet de lait en poudre à 300 DA, ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. Il faut vite trouver une solution à cette crise.
Hocine T

