Les élections partielles du 24 novembre dernier arriveront-elles à relancer un tant soit peu l’activité des 67 communes que compte la wilaya ? C’est ce qui est attendu d’elles après près de quatre ans d’inertie. C’est un pari que doivent gagner les assemblées élues car toute leur crédibilité dépendra de la durée de ce mandat. Certes, la région a été touchée par un grand retard au niveau du développement, mais aussi d’investissements et de prise en charge des problèmes des citoyens. Comme l’hiver dernier, celui-ci s’annonce rude et difficile. A la mi-décembre déjà, plusieurs axes routiers sont bloqués et les villages isolés. Que réserve cette saison à tous ces montagnards qui ont en mémoire les neiges qui les ont bloqués dans leurs villages pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, il est attendu des nouveaux élus et de l’APW de mettre en place et en alerte les plans Orsec communaux et wilayals. Pour parer à toutes les éventualités possibles allant des inondations jusqu’aux coupures des routes, il faudrait que chaque assemblée s’occupe de sa commune avant de demander des aides aux autres. N’est-il pas temps d’être aux aguets. De Boghni à Tizi Ghenif, en passant par Draâ El Mizan, seul un chasse-neige est disponible. Ce qui a fait dire à de nombreux citoyens que les communes ne s’intéressaient qu’à se doter en véhicules légers, parfois inutiles dans certains municipalités où le nombre de voitures déjà réformées équivaudrait à l’achat d’engins. Certes, on parle beaucoup des plans Orsec. Dans une enquête que nous avons menée auprès de certains services allant du social ou technique, il nous a été donné d’apprendre qu’aucune municipalité n’a un stock en couvertures ni encore moins de vivres à distribuer en cas de calamité. Ce qui est encore aberrant est qu’aucun exécutif n’ait pensé à réserver un quota de logements vides pour recaser les familles en danger. D’ailleurs, dans toutes les municipalités de Tizi Ouzou, dès qu’un malheur arrive, tout le monde tombe dans la facilité (recasement dans les écoles). Ceci, en ce qui concerne ce que devraient faire les autorités. De leur côté, les habitants de la région sont gagnés par le chômage et l’abandon de leurs terres à telle enseigne qu’ils n’ont rien à mettre sous la dent dans de pareilles situations. Car, faudra-t-il le dire, toutes les bonnes traditions telles l’approvisionnement en bois de chauffage, de figues et de blé sont carrément oubliées. Les habitants de la région ne vivent qu’au jour le jour. Et pourtant, même durant la période coloniale, les paysans n’avaient manqué ni d’huile ni de blé ni encore moins de couvertures lorsque l’on sait que chaque famille avait son métier à tisser. Du côté, des comités de village (Tajmaât), on a remarqué qu’ils se sont transformés en tribunes politiques laissant à part la solidarité et l’entraide. Il est temps que chacun récupère son terrain d’actions. Personne, aujourd’hui, ne peut nier, tous ces dysfonctionnement saussi bien dans la société kabyle que dans les institutions initialement prévues pour s’occuper des problèmes de citoyens. En tout cas, tout a été démontré l’an dernier. N’était l’intervention des forces de l’ANP, les dégâts matériels et humains seraient énormes. Les Kabyles attendent beaucoup des responsables fraîchement élus.
Amar Ouramdane
