Après avoir reçu, dernièrement, un préavis de grève émanant des représentants syndicaux des travailleurs, le directeur de l’EPH a répondu aux présidents des sections syndicales, UGTA et SAP, à travers une lettre dont nous détenons une copie,en se référant à la loi N°90-02 du 06 février 1990 relative à la prévention et au règlement des conflits de travail et à l’exercice du droit de grève.
«Je tiens à vous rappeler que ce préavis de grève constitue une dérive grave dans l’exercice du droit syndical et un acte entravant le fonctionnement et la continuité du service public», lit-on dans la correspondance.
Le premier responsable de l’établissement a relaté l’absence d’une réunion de coordination préalable avec l’employeur, dans le but de régler les problèmes posés dans le communiqué des syndicalistes. Ainsi, selon lui, les représentants des travailleurs n’ont pas respecté les dispositions des articles 27 et 28 du dispositif législatif cité qui prévoit l’information préalable de l’employeur, après une assemblée générale pour voter la grève à bulletin secret, et qui constitue une action réprimée par la loi. «Il y a absence de revendications de service ou d’ordre socioprofessionnel dans toute votre déclaration qui fait allusion à des intimidations du personnel sans préciser de quel cas il s’agit», écrit le directeur. Cependant, cet administrateur affirme que leur déclaration est «fallacieuse, subversive et antiréglementaire». «Je vous mets en garde contre toute tentative de passer à l’action. Je me réserve le droit de prendre les mesures disciplinaires qui s’imposent à l’encontre des auteurs, sans préjudice aux poursuites judiciaires, pour entrave et perturbation du service publique».
Par ailleurs, les représentants des employés répliquent et accusent l’administration de ne pas avoir donné de l’importance à leurs revendications et dénoncent, avec vigueur, la méthode «provocatrice et dénigrante de régler les conflits et votre ingérence dans l’exercice syndical, malgré l’urgence et la situation socioprofessionnelle du personnel de l’EPH qui a conduit notre établissement vers le pourrissement et l’anarchie», lit-on dans une lettre adressée au directeur de l’établissement. «Au lieu de nous inviter à une table ronde, désormais, ils nous menacent», s’indigne un paramédical et syndicaliste au sein de l’hôpital. Cependant, ces syndicalistes ont tenu à informer que leur précédente déclaration n’était qu’une sonnette d’alarme, afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics et réclamer la satisfaction de toutes leurs revendications, confirmant maintenir leur préavis de grève et menaçant de «paralyser l’établissement à partir de ce lundi», nous dit-on.
Hafid Nait Sliman

