Une aubaine, mais…

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Même si elle est perçue comme une bouffée d’oxygène par les habitants, l’aide à l’habitat rural, dans la commune d’Ighil Ali, 93 kms au sud-ouest de Béjaïa, se trouve confrontée à de multiples écueils et contraintes qui font que la construction d’une habitation, dans le cadre du Fonal, relève du parcours de combattant. Comme cette municipalité est située en zone montagneuse, il n’est, donc, pas facile aux auto-constructeurs d’ériger leurs maisons sans effectuer des travaux de terrassement et de nivellement, lesquels leurs reviennent très chers. Ce constat est confirmé par un habitant du village Belaguel, qui a bénéficié de l’aide dans le cadre du Fonal: » J’ai construit ma maison, mais croyez-moi que j’ai dû dépenser beaucoup d’argent pour le nivellement du terrain. Le terrassement fait 1 400 da/l’heure. Il faudra, par la suite évacuer les remblais et les tas de terre par un camion, que j’ai payé à 2000 da la remorque. Et enfin, pour le démarrage du chantier, il faut acheminer les matériaux de construction, comme le parpaing, le sable, le gravier, la ferraille et bien d’autres matériaux, avec d’autres charges qui m’ont coûté les yeux de la tête « . De plus, le village de Belaguel est à 25 kms d’Ighil Ali. À l’APC, après un entretien avec les responsables de l’exécutif, il est ressortit que les conditions dans lesquelles construisent les bénéficiaires de l’aide du Fonal sont extrêmement difficiles. Et à ce sujet, nos interlocuteurs plaident pour ce qu’ils appellent « un Fonal zonal». M. Naït Zerrad, vice-président de l’APC, expliquera cette idée : « Etant donné que le terrain de notre commune est de nature accidenté ce qui demande des frais colossaux pour le nivellement et le transport des matériaux de construction, ce qui n’est pas dans les cordes de tous les ménages, nous lançons un appel à une révision de cette aide avec la prise en considération de la nature topographique des terrains. Ce n’est pas la même chose que de construire une habitation sur une plaine que sur une montagne ! ». « Nous souhaitons à ce que les frais du terrassement et l’éloignement des villages soient inclus dans cette aide pour les citoyens habitant aux zones montagneuses », souhaite notre interlocuteur. Dans la foulée, il évoquera le problème de l’électrification rurale, dont beaucoup d’habitations, construites dans le cadre du Fonal, ne sont pas encore raccordées au réseau de l’électricité. 

Syphax Y.

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