Dans certaines localités de la commune d’Ath Mansour, les habitants se voient contraints de démolirleurs d’anciennes bâtisses pour enconstruire de nouvelles.
En effet, à Tazdaght et Tighilt, deux quartiers contigus formant l’ancien village de Taourirt, il faut toujours démolir d’ancien bâti pour reconstruire, faute d’assiette foncière. Plusieurs maisons construites à la pierre, dont les toits sont recouverts soit de tuiles romaines ou de couches de terre battue, tiennent encore debout, comme pour défier le temps. Elles servent encore de foyers à plusieurs familles, qui ne sont pas prêtes de les démolir, tellement elles sont solides et peuvent tenir encore des dizaines d’années, pour peu qu’elles soient entretenues. Toutefois, beaucoup d’autres ont cédé devant les aléas de la nature. La densité urbaine dans ce quartier populeux est telle que les ménages sont obligés de démolir pour avoir d’assiette où construire de nouvelles maisons. La nature du sol de ce village ne facilite pas aux habitants d’édifier de nouvelles maisons. « Comme vous le voyez, je procède à la démolition de mon ancienne demeure pour pouvoir récupérer le terrain et y construire à nouveau. Le problème c’est la couche rocheuse, laquelle est très dure à creuser pour les besoins des fondations», nous dira un villageois qui s’affairait à déblayer un morceau de terrain. Au cours de notre virée dans ce quartier, où la vue est magnifique, les anciennes maisons construites avec la pierre deviennent de plus en plus rares. L’on ne construit plus avec cette pierre, ramenée du gisement de Tassedart, à quelques encablures du village, à cause de sa cherté. « Il n’y a pas mieux que de construire une maison avec de la pierre. C’est un parfait isolant. De plus, à longueur de la saison des grandes chaleurs, les maisons restent fraîches », dira un quinquagénaire de Taourirt. Actuellement, rares sont ceux qui construisent avec cette pierre, à Ath Mansour. Elle est utilisée surtout dans la décoration externe des habitations. « C’est vraiment dommage que l’on ne puisse plus construire avec cette pierre bleue. C’est un matériau naturel. Voyez les anciennes maisons, elles donnent plaisir à voir, on dirait le prolongement du sol », nous dira un habitant de l’ancien quartier de Tazdaght.
Y. Samir