Une campagne entre le zist et le zest

Partager

La campagne électorale à pris fin hier. Elle a été faite, dans les discours des 6 candidats et de leurs représentants, de tirs de plans sur la comète, de promesses irréalistes, de professions de foi et parfois de délires, complètement déconnectés de la réalité et parfois en porte-à-faux par rapport aux constantes politiques et aux principes sacrés du pays. 

Cependant, grosso modo, elle s’est déroulée dans un calme relatif, bien qu’on ait enregistré ici et là des vociférations, échauffourées, coups de gueule entre opposants et participationnistes au scrutin du 17 avril prochain. Aussi avions-nous constaté un déséquilibre dans les interventions des candidats. Il y a ceux qui ont fait le plein et ceux qui étaient en deçà de leur programme de campagne. Pour ceux qui globalement ont honoré leur temps de parole à travers les médias, tous supports confondus, ou pendant leurs interventions de proximité englobant l’ensemble des 48 wilayas du pays, on peut compter deux postulants à la magistrature suprême, en l’occurrence le président sortant et son principal concurrent, Benflis. Viennent ensuite Louiza Hanoune du PT et Abdelaziz Belaïd du Front El Mostaqbal, quant à Faouzi Rebaïne de AHD 54 et Moussa Touati du FNA, ils ont plutôt  joué un rôle de second plan, tant leur campagne était non seulement timide mais totalement terne. Ils n’ont pas couvert toutes les wilayas, et leurs affiches étaient peu visibles dans les tableaux réservés à cet effet dans plusieurs régions du pays. Ceci est certainement dû  à leur ancrage  modeste dans la société algérienne. Cela dit le candidat qui a soulevé le plus de controverses, tant par son discours que par son comportement, ne respectant aucune éthique, aucune déontologie,  demeure Ali Benflis. Voulant ratisser large, il a soutenu : « l’indépendance économique », « la réhabilitation du FIS et des Harkis », et pour couronner le tout « l’ouverture des frontières terrestres avec le Maroc » au cas où les Algériens voteraient pour lui. Mais ces promesses quoique loin d’être raisonnables et qui amènent à des déductions, font s’inscrire le sang des Algériens, les pertes humaines et matérielles qu’ils ont subies durant plus d’une décennie, sous la rubrique pertes et profits. De plus, concomitamment à ce discours, il y a les menaces, ce qui a fait sortir de ses gonds le président candidat  à l’occasion de l’audience qu’il a accordé au ministre des Affaires étrangères espagnol, José Garcia- Margallo : «  Il  y a eu des appels à la force » ou encore « des comportements pas très orthodoxes et pas très démocratiques, il y a un code déontologique dont on ne doit pas s’écarter », a souligné  le Président Bouteflika, désignant clairement sans le nommer Benflis. « Qu’un candidat vienne menacer les autorités. Nous disant de faire attention à nos familles et nos enfants en cas de fraude, ça veut dire quoi ? C’est du terrorisme à la télévision. » Il reste au demeurant à observer la ligne droite qui mène à l’élection présidentielle de jeudi prochain, gageons qu’elle sera franchie sans encombre.        

 Sadek A.H

Partager