Construite dans es années soixante-dix, la maison de jeunes de Souk El Had, chef-lieu de la commune de Timizart, est, à ce jour, sans aucun statut particulier. Elle ne dépend ni du ministère de la Jeunesse et des sports ni du ministère de la Culture. Cette bâtisse, qui devait servir de tremplin à l’essor culturel dans la commune, et aussi abriter les différentes manifestations culturelles, a connu une histoire rocambolesque. Fermée des années durant, sans jamais servir à quoi que ce soit au temps du parti unique et ce malgré la dotation riche dont elle fut pourvue, elle n’a ouvert ses portes que suite à la pression des militants du MCB, à l’orée de l’ouverture du multipartisme et du droit à la création des associations, suite aux douloureux évènements d’octobre 1988. Il aurait fallu moult négociation pour convaincre le P/APC de l’époque pour accorder la grande salle à ces militants en vue d’une assemblée générale, destinée à la fondation de la première association culturelle de la région, à savoir l’association culturelle Youcef Ou Kaci. Par la suite et sous l’égide de la première assemblée communale pluraliste, dominée par le RCD, l’association, nouvellement créée, a pu bénéficier de la structure pour lancer ses premières activités, comme l’organisation de galas avec le groupe Ideflawen, Ouazib Mohand Amziane, mais aussi lancer des activités théâtrales et maintes expositions. C’est à cette période que la maison de jeunes fut baptisée au nom du grand poète de la région « Youcef Ou Kaci ». On aurait pu croire que suite à ces activités et ces sollicitations, la maison de jeunes de Souk El Had allait, enfin, bénéficier d’un directeur ainsi que d’employés pour sa bonne gestion et son exploitation pérenne. Hélas, il n’en fut rien !
Livrée à tout vent, la dégradation des lieux est vite survenue à tel point que tous ses sièges et matériels ont fini par se détériorer. Aujourd’hui, cette bâtisse est dans un état désolant. Sans clôture et sans entretient, ses murs sont dans un sale état. Cédée à des associations sportives, elle ne bénéficie ni d’un cadre juridique pour son exploitation, ni de responsable et ni d’aucun fond qui pourrait servir à sa préservation. Pourtant, et c’est le souhait des associations sportives qui l’occupent, il aurait été souhaitable que cette maison de jeunes soit affiliée à une des deux direction citées plus haut, afin de recevoir sa quote-part du budget et des équipements nécessaires pour sa viabilité. Pour cela, maintes demandes furent introduites, auparavant, par l’association culturelle « Youcef Ou Kaci » auprès de l’assemblée communale, de la direction de la jeunesse et des sports ainsi qu’auprès de la direction de la culture de la wilaya, mais en vain. Ces démarches, malgré les promesses de la direction de la culture, n’ont, malheureusement, jamais pu aboutir. Devant cette absence de volonté de la part des responsables concernés, la maison de jeunes de Souk El Had continue sa descente aux enfers, et ce, devant l’impassibilité et l’indifférence de tout le monde et au grand dam des nombreux artistes, musiciens, plasticiens et poètes que compte la région.
Ait Slimane Amazigh
