“La marche n’a pas été interdite”

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Le wali de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazghi, a réagi, hier, à travers un communiqué, dans lequel il a nié avoir interdit la marche d’avant-hier qui devait se tenir pour célébrer le 34e anniversaire du Printemps berbère.

«Cette supposée interdiction ne pouvait être le fait des autorités de la wilaya», est-il écrit dans le communiqué signé par la cellule de communication de la wilaya. Les autorités de la wilaya n’ont pas manqué de souligner leur «profonde conviction que les revendications liées à l’histoire, au patrimoine, à la culture, à l’identité nationale et à la langue amazighs doivent être soutenues et accompagnées.» Et de souligner que «le musellement de l’expression de telles revendications légitimes relève d’une autre époque, une époque révolue.» Le wali précise que « les services de l’Etat chargés de l’ordre et soucieux de la sécurité du citoyen avaient arrêté un dispositif destiné à encadrer et à accompagner les marcheurs sur le parcours à emprunter». Puis de pointer du doigt les organisateurs pour ne s’être pas entendus sur l’itinéraire : «Malheureusement, plusieurs itinéraires et points de ralliement ont été différemment proposés, par des groupes de marcheurs qui n’ont pas pu s’entendre sur le choix du parcours à suivre». Pour le premier responsable de la wilaya, ce sont «les dissensions entre marcheurs qui ont provoqué hélas, la confusion et ont excité les esprits». Plus loin, le wali signifiera que «Certaines personnes, mues probablement par des intentions inavouées, ont eu des comportements intempestifs, allant jusqu’à jeter des pierres sur des agents de l’ordre public qui avaient la seule mission d’encadrer la marche, de la sécuriser et non de l’empêcher». Enfin, les autorités de la wilaya déplorent «tous les incidents survenus et les dégâts enregistrés, aussi minimes soient-ils», et disent avoir «souhaiter que la célébration du 34e anniversaire d’un événement aussi important que celui du Printemps berbère, inscrit dans l’histoire récente du pays, ait lieu dans la sérénité et le calme, loin de tout excès et de tout dépassement». Il est à rappeler que des escarmouches ont eu lieu, durant toute la journée d’avant-hier, sur l’axe menant du campus universitaire Hasnaoua vers le stade du 1er novembre, suite à l’empêchement, par un impressionnant dispositif policier, de la marche à laquelle ont appelé des anciens détenus d’avril 1980, des universitaires et personnalités politiques et culturelles. Cette action, devant célébrer le 34e anniversaire du Printemps berbère n’a pas pu se tenir. Plusieurs blessés ont été enregistrés dans les rangs des manifestants et des policiers, suite aux heurts sporadiques qui ont éclaté après l’empêchement de la marche. Les centaines de personnes, présentes dès 8h de la matinée, devant le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua n’ont pas pu avancer de quelques mètres. Outrés par cette donne, qui ne s’est jamais manifestée, par ailleurs, à l’occasion de la commémoration du Printemps berbère à Tizi-Ouzou, les initiateurs, qui ont espéré marquer la journée dans « l’union et la sérénité», ont dû renoncer à l’action. Ils ont rendu un communiqué dans lequel ils ont dénoncé «avec la plus grande fermeté l’empêchement à Tizi-Ouzou de la manifestation qui devait se tenir dans un cadre rassembleur, unitaire et pacifique.»

M.A.T

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