Le marché de tous les dangers !

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Au marché hebdomadaire de M’Chedallah, qui se tient tous les lundi et mardi, installé provisoirement au niveau de la rue Soualah Ahcène qui relie la RN30 au quartier Zouzamen à la périphérie sud-est du chef-lieu communal, les règles d’hygiène font cruellement défaut. 

En effet, dans ce marché l’insalubrité et l’anarchie règnent en maître absolu. Les étales, sommairement aménagées, sur lesquelles sont entreposées des denrées alimentaires des plus sensibles, sont sales. La viande, découpée en morceau, est déposée en tas sur des tables gluantes de gang et de graisse exposée aux rayons de soleil qui enclenchent rapidement le processus de sa décomposition en plus de la poussière soulevée par les véhicules et les piétons à laquelle s’ajoute les nuées de mouches attirées par le sang séché. Nul besoin de procéder à des analyses pour conclure que cette viande, notamment les abats, est impropre à la consommation. Juste à côté des étals de bouchers ambulants, se trouvent des commerçants qui vendent toutes sortes d’insecticides et d’herbicides. 

Que font les services d’hygiène ? 

Quant à la partie réservée aux fruits et légumes, elle est étroitement côtoyée par une dizaine de vendeurs de volailles sur pied qui déposent chacun des centaines de poulets directement au sol. Bien plus grave, ces poulets sont égorgés sur place. Des adolescents installent, près de ces marchands de volaille, des appareils à déplumer que font tourner de petits groupes électrogènes portables. Les plumes et le sang forment une couche épaisse au sol, ce qui attire toutes sortes d’insectes. Le stand mitoyen n’est autre que celui des bestiaux, en majorité ovins et caprins, dont la surface qu’ils occupent est recouverte d’une couche de fumier, le tout au pied de trois blocs résidentiels de 05 étages chacun et la piscine semi-olympique inaugurée l’année passée. C’est un décor de pollution et d’insalubrité à grande échelle qui ne dérange plus personne, ni les services d’hygiène de l’APC, ni ceux de la prévention du secteur de la santé ni encore moins ceux du commerce chargés de la qualité et des prix. Une situation qui va s’empire davantage avec l’arrivée de la saison des grandes chaleurs. Ce danger s’accentuera encore sachant que le projet de l’aménagement d’un marché hebdomadaire, lancé depuis deux ans, bute sur la contrainte du transfert de l’assiette foncière relevant des domaines au profit de l’APC, qui constitue la dernière opération. L’aberration est le fait qu’une partie de ce marché qui est la base de vie de l’entreprise chinoise qui a pris en charge les travaux du tronçon de l’autoroute Bouira – Bordj Bou Arréridj, aménagée sur une large plateforme bétonnée sur laquelle ont été monté deux alignées d’une trentaine de chalets assez larges pour contenir le double des étals de ce marché anarchique évoqué a été cédée par l’entreprise à l’APC. Mais la bureaucratie et les lourdeurs administratives sont, semble-t-il, loin de connaître leurs fins.

Oulaid Soualah

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