En dépit de son interdiction, l’extraction du sable au niveau de l’oued Sahel continue en toute impunité.
Même si les sablières érigées sur les bordures de cette rivière ont cessé depuis belle lurette, leur activité il n’en est pas le cas, en revanche, pour quelques exploitants, qui, munis d’engins extraient encore le TVO ou le tout-venant de l’oued pour le tamiser et le vendre ensuite. En effet, comme nous l’avons constaté sur le pont d’Allaghane, des pelleteuses et autres rétrochargeurs s’affairaient à extraire et à charger sur les bennes des camions des tonnes de sable, pour les acheminer vers une destination inconnue. Cette extraction à outrance et sauvage des alluvions gorgés de sables et de pierres, continue de défigurer le lit et les berges de l’oued Sahel, en créant de vastes cratères, des trous béants et des tranchées. Cela a pour autre conséquence de provoquer l’inondation des terres agricoles avoisinantes, durant la crue de ce cours d’eau. Mais le plus grave, réside dans la menace qui pèse, continuellement, sur la nappe phréatique, laquelle peut se trouver à quelques mètres seulement de la surface de l’oued, ce qui pourrait provoquer sa pollution, avec la diminution de la couche d’alluvions, qui protège les eaux souterraines, comme il est connu d’ailleurs. Toutefois, cette situation demeure toujours problématique et paradoxale, en ce sens que la wilaya de Béjaïa connaît l’ouverture de beaucoup de chantiers, qu’ils soient publics ou privés, et par conséquents, ces sites ont besoin d’énormes quantités de sable pour la réalisation des différents travaux. La production de minerais et du sable, en particulier, par les carrières d’agrégats et leur nombre limité dans la région, conjuguée à l’interdiction des sablières, a crée une certaine pénurie et une tension palpable sur le sable. «L’approvisionnement en sable du désert, plus coûteux, n’a pas, pour autant, réussi à juguler cette insuffisance du sable, laquelle va crescendo », estime un vendeur de matériaux de construction établit à Allaghane, à 5 kms de Tazmalt.
Syphax Y.