Une activité en vogue

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En dépit de diverses contraintes, l’élevage de bétail dans la vallée de la Soummam connaît un intérêt grandissant, ces dernier temps. Cette activité s’est développée, surtout avec les différents dispositifs mis en place par l’Etat, à l’instar des PPDRI, des dispositifs d’aide à l’emploi des jeunes, comme l’Angem, l’Ansej et la Cnac, lesquels n’ont fait que booster cette filière. L’élevage de bovins, ovins et caprins, suscite l’intérêt des éleveurs et des ménages également dans toute cette région de la capitale des Hammadites. Actuellement, des dizaines d’éleveurs commercialisent le lait de vache utilisé pour la production du fromage et du yaourt. Des bouchers, eux aussi, possèdent des étables où sont parqués des dizaines d’ovins. Des ménages, qui ont des moyens, élèvent des cheptels pour la production du lait et de viande rouge. «Ça fait longtemps que je n’achète plus le lait. Mes chèvres me donnent chaque jour 10 litres. Un lait naturel, frais et non mélangé à des produits chimiques», nous dira un éleveur de caprins. D’après ce que nous avons remarqué même des enseignants et autres fonctionnaires s’intéressent de plus en plus à l’élevage, histoire «de savoir au moins ce que l’on mange», dira un ex-cheminot qui possède un troupeau d’une dizaine de moutons. Autre indice, et pas des moindres, qui montre l’intérêt en ascension à l’élevage de cheptel: les marchés hebdomadaires. D’habitude, ces marchés à bestiaux, que ce soit à Tazmalt, à Akbou, à Sidi Aïch ou ailleurs, dans la vallée de la Soummam, sont moins animés après la fête de l’Aïd el Adha, mais ces dernières temps, ils connaissent une animation à longueur d’année. Des centaines de bêtes sont parquées dans ces espaces où les affaires semblent plutôt aller bien.

L’élevage en chiffres

Actuellement, la production animalière, au niveau de la wilaya de Béjaïa, est estimée à quelque 37.000 bovins dont 16.000 têtes de vaches laitières, constituées de 5.000 bovins laitiers d’importation et de 11.000 bovins laitiers de production locale, selon les services de la DSA. Outre cette filière, il y a également l’ovin qui est très important, avec plus d’une centaine de milliers de têtes dont près de la moitié de brebis. Pour le caprin, 40.000 têtes dont la moitié des chèvres sont dénombrées à travers les fermes et élevages privés. Avec ses 350 têtes, dont 145 vaches laitières et une pépinière de génisses d’une centaine de têtes, le complexe agro zootechnique (CAZEL) de Lota (Souk El Tenine) émarge au registre des principaux éleveurs de la région. D’ailleurs l’objectif du complexe est d’atteindre les capacités de 1 272 têtes dont 542 vaches laitières pour une production de 2 349 000 litres de lait par an, 1 638 quintaux de viande et une fabrication d’aliments de bétail de l’ordre de 3 tonnes/ heure. Malgré de nettes améliorations dans le secteur de la production animale, le prix de la viande caracole toujours en haut du tableau et la pénurie de lait persiste. A l’instar des autres régions du pays, la wilaya de Bejaia est touchée par ce phénomène de cherté de la vie. Pourtant, l’élevage bat son plein dans la région. Il est vrai que l’élevage est en constante augmentation mais il est utile de souligner que la corporation est confrontée à des difficultés. D’ailleurs, les éleveurs bovins et producteurs de lait cru de la wilaya de Béjaïa avaient tiré la sonnette d’alarme, l’année dernière, sur les conditions d’élevage défavorables, résultats de charges excessives et de mesures incitatives insuffisantes. Ces obstacles pourraient décourager les professionnels et les éventuels postulants à cette activité avaient-ils averti, à travers leur association, laquelle avait établi une plate-forme de revendications.

Syphax Y./ A. Gana

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