L’association culturelle «Tizimit» de Raffour a célébré vendredi dernier, son 25e anniversaire et en même temps commémoré le 34e anniversaire du Printemps berbère au niveau de l’esplanade «d’Akham el Aârch», à Raffour. Pour cela, un programme riche et varié a été concocté et qui a drainé une impressionnante foule venue des quatre coins de la région et même des wilayas limitrophes. Au menu, la troupe théâtrale de l’association jeunesse, espoir et investissement d’Ath R’zine, la troupe Tiregwa plus un monologue du jeune Taybi Hamza dont le thème était à caractère socio-éducatif, la première porte le titre Amousnaw, la seconde Daawessou L’waldine à laquelle succède la chorale Tusna de Tizimit et plusieurs chanteurs amateurs de Raffour. Vient ensuite le tour du groupe Ihanachen de la troupe musicale Anzar Ichenwiyen de Tipaza, qui fera vibrer la foule en interprétant admirablement plusieurs chansons folkloriques du terroir avec la participation des chanteurs M’hand Rahal, Bilal Aannoun. La poésie aussi s’est taillée la part du lion dans ce programme, avec au menu les poètes Rachid Taamourt, Ounissa Ath Ali, Asker Nacer et Akkouche Mohand Akli. Mais la poétesse la plus attendue par le public était, sans conteste, la célèbre Dalila Amarouche, du nom d’artiste Tassekourt Ndjerdjer, originaire de Raffour dont l’entrée en scène fut accueillie par un tonnerre d’applaudissements. Elle était longuement ovationnée avant même d’entamer, avec sa voix chaude, son récital de poésie dont le thème tournait autour de la longue lutte pour l’émancipation de Tamazight, la liberté la démocratie et la condition de la femme. Elle égrena les couplets dans un silence qui frôlait presque le solennel, en créant une vive émotion dans l’immense foule qui buvait ses paroles. Rappelons que Dalila est à la tête de l’une des plus actives associations féminines à caractère culturel de la région «Agraw Adelsan Illeli» et elle vient de boucler une œuvre poétique qui serait éditée prochainement. Elle s’effondra, cependant, en attaquant un texte poétique qui traite les conditions des handicapés physiques dont elle fait partie. Le clou de la soirée qu’attendaient des milliers de spectateurs, debout durant des heures, fut Oulahlou qui a fait une entrée pour ainsi dire fracassante en faisant vibrer une foule en liesse en répétant en chœur son répertoire complet, un état de délire au milieu de fumigènes et des youyous. Raffour aurait vécu sa plus animée des soirées. La diva de la chanson engagée a vite fait d’entrer en communion avec une jeunesse qui le porta en triomphe et qu’il tenait en haleine durant plus de deux heures. C’est ainsi que Raffour a clôturé tard dans la nuit, une mémorable soirée que ses résidents ont fraternellement partagé avec les citoyens de toute la région berbérophone de Bouira de Béjaïa et de Tizi-Ouzou. Le président de l’association Tizimit, Mesloub Mahfoud, qui ne s’attendait visiblement pas à un tel engouement, était aux anges d’autant plus qu’aucun incident n’a été enregistré.
Oulaid Soualah