Le FFS refuse d’intégrer le gouvernement

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Dans un discours prononcé hier, par Ali Laskri, au nom de l’instance présidentielle du parti, à l’occasion de la tenue d’une session ordinaire au siège national à Alger, il a été clairement signifié que « le FFS a été contacté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour lui proposer d’entrer au gouvernement avec deux postes ministériels, pour appliquer le programme du président ». 

Ce à quoi, l’instance présidentielle a décliné cette proposition au motif que « la priorité du FFS est la reconstruction d’un Consensus national et l’organisation d’une conférence nationale de Consensus » et que le FFS n’envisage pas d’entrer dans un gouvernement avant l’aboutissement de ce projet « qui vise à élaborer, avec l’opposition politique, la société et le pouvoir, un programme consensuel de sortie de crise ». Pour le plus vieux parti de l’opposition, « la nécessité d’une transition démocratique se fait chaque jour plus urgente. Chaque occasion ratée ajoute à la complexité de la situation. Le statu quo va à l’encontre de l’unité et de la cohésion sociale, de la stabilité et de la sécurité du pays ». Le FFS, qui considère que le Consensus national est la priorité de l’heure, estime également que « le changement n’est possible que si les tenants du système et ceux qui s’y opposent trouvent un intérêt à ce changement. Si tous ne sont pas convaincus qu’il y a une montée de périls et que le statu quo est suicidaire pour tous, alors rien ne bougera et l’on va droit à la catastrophe, avec des scénarios, à terme, imprévisibles et violents », a déclaré Ali Laskri, dans son discours d’ouverture, hier. Il a également évoqué les différentes étapes traversées par le parti, depuis son 5ème congrès, lequel avait pour mot d’ordre « la construction d’un consensus national ». A ce sujet, l’orateur a fait savoir que « nous avons tenté d’abord, de cadrer et de cerner les contours de ce Consensus, en abordant un certain nombre de questions qui nous paraissaient essentielles et qui pouvaient constituer la substance même de ce Consensus ». 

Au sujet des contacts et des alliances que le FFS a contracté avec « ceux qui ont manifesté un intérêt pour une issue démocratique et pacifique à la crise nationale », Ali Laskri a indiqué : 

« Nous en projetons dans l’après 17 avril. Vous savez également que nous avons annoncé que des contacts allaient être pris avec des formations politiques, des candidats à l’élection présidentielle, des personnalités indépendantes, des universitaires et des animateurs  d’organisations sociales, au-delà de leur position du moment, qui ont manifesté un intérêt pour une issue démocratique et pacifique à la crise nationale. Ces contacts ont débuté et nous les rendrons publics au moment opportun ». Aussi, parallèlement au projet de la Conférence du consensus national, « d’autres initiatives ont été lancées. Certains acteurs de ces initiatives nous ont contacté nous vous en rendrons compte en temps utile et nous discuterons ensemble des suites qu’il convient de leur donner », a déclaré Ali Laskri, sans donner de détails sur les personnalités contactées, ni sur les contenu de ces initiatives. Enfin, et à propos de l’empêchement de la marche pacifique du 20 avril à Tizi-Ouzou, Ali Laskri a indiqué : «Comme vous le savez déjà le FFS a dénoncé et condamné l’empêchement de la marche pacifique commémorant le printemps Amazigh. Pour nous, l’empêchement et la violence constitue un acte de répression et une dérive politique. C’était aussi un acte de provocation aux conséquences graves, à la fois sur le plan local et national. Nous avons alerté sur les dangers d’une stratégie de provocation et de tension, particulièrement à Ghardaïa et en Kabylie ».

Ferhat Zafane 

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