Le calvaire des élèves habitant les 13 villages de la commune d’Ighil Ali perdure depuis des années, à cause de l’éloignement de leurs établissements scolaires, situés au chef-lieu communal.
En effet, ces apprenants sont contraints de parcourir des dizaines de kilomètres afin de poursuivre leurs études, comme ceux de Tabouânant, Ath Serraj, Tiniri et Belayal, pour ne citer que ces localités. Le comble est que ces élèves sont à la merci des « humeurs » du transport scolaire. Car, si un bus du ramassage scolaire venait à tomber en panne, beaucoup d’entre eux ne feraient pas le déplacement vers leurs établissements. Le transport public n’est pas assuré dans ces contrées enclavées. Même quand ces collégiens n’ont pas cours, ils sont obligés d’attendre jusqu’à 17h, pour rentrer chez eux par le bus scolaire! « C’est vraiment désolant de voir des élèves de 12 à 15 ans, attendre de midi jusqu’à 17h leur transport scolaire. Ils souffrent à patienter des heures durant et sont, en conséquent, exposés à tous les fléaux », nous dit un parent d’élève. Cette situation influe négativement sur la scolarité des élèves, parmi lesquels il est enregistré un fort taux de déperdition scolaire. « Beaucoup d’entre eux ne connaîtraient pas tous les paliers scolaires, et peu accèdent au lycée ! » témoignent quelques habitants de ces localités. Les élèves du sexe féminin sont les plus touchés par la sortie précoce des bancs de l’école, car les traditions veulent que les filles atteignant un certain âge, « doivent rester à la maison ! » Néanmoins, beaucoup de parents d’élèves déplorent que tous les établissements scolaires, notamment les collèges et l’unique lycée, soient érigés uniquement au chef-lieu communal d’Ighil Ali. « Cette centralisation est derrière les problèmes et l’échec scolaire de nos enfants », affirme un père de famille. En effet, dans toute la commune, qui compte 9 600 habitants, il n’y a que deux collèges et un lycée qui sont tous situés à Ighil Ali. Cette situation ne plaît, bien évidemment, pas aux parents des élèves habitant très loin de ces établissements scolaires. « Nous souhaitons que les autorités locales se penchent sur ce problème, en construisant un collège au village Belayel, qui compte le plus d’habitants après Ighil Ali. Ce collège recevra tous les élèves des villages limitrophes, comme Ath Serraj, Tiniri et Wizrane qui sont plus proches de Belayel que du chef-lieu. C’est la solution idéale pour nos enfants », nous disent encore nos interlocuteurs.
Syphax Y.