Auparavant, dans la matinée, M. Hadjadj a organisé dans la même structure, une vente-dédicace de son dernier ouvrage qui s’intitule : “Démocratie et corruption en Algérie”.L’auteur est aussi médecin de formation et porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (A.A.C.C) créée en décembre 1999. “Un projet un peu fou et considéré à très haut risque par nombre de personnes (…)” pouvait-on lire dans le tout premier numéro de la lettre semestrielle de cette Association. Dans l’amphi du Théâtre, l’orateur juge que la situation est “particulièrement grave” en matière de corruption et “rien ne peut la contenir dans le pays.” Il en veut pour preuve la place “peu reluisante” qu’occupe l’Algérie dans le classement mondial rendu public par “Transparency International” : 97ème rang avec un indice de corruption de 2,8/10, nonobstant le fait que notre pays ait ratifié la convention des Nations unies et était parmi les dix premiers Etats à le faire. “Les mécanismes de contrôle interne de la corruption ne sont pas enclenchés. Cela n’est point de la volonté politique de lutte contre ce fléau”. avoue M. Hadjadj. Dans le monde, 38 pays seulement ont signé, au 12 décembre 2005, la convention qui entre en vigueur après la ratification de plus de 30 pays, selon l’orateur. Dans un réquisitoire, le porte-parole de l’AACC, reproche aux pays du G 8 leur “excès de zèle, en rendant la corruption seule apanage des pays du sud (…) seule la France a ratifié la convention, les autres, transactions commerciales, gaz et pétrole obligent, ne l’ont pas fait (…)”. Dans une exorde, il tancera les banques publiques qui “octroient des crédits non-remboursables se chiffrant en milliards de dinars.Cet argent deviendra par la suite, ce qu’on appelle la “fuite de capitaux à l’étranger”. C’est très grave !” assènera-t-il.Que faut-il faire pour extirper ce mal ? quel remède ? que pourrait faire l’AACC contre ce fléau ? Celle-ci méne-t-elle des enquêtes ? Sont, entre autres, les questions posées par les intervenants qui à vrai dire, ont “étanché” leur soif tant M. Hadjadj leur répondait à la “bonne franquette”.“Le lutte demeure la sensibilisation (…) notre association est une sorte de sentinelle, elle ne mène pas d’investigations (…) nous inscrivons notre action dans la prévention et la sensibilisation dans le milieu scolaire. Le Maroc a intégré des leçons sur la corruption dans les livres scolaires. Chez nous pas encore (…)”Le Docteur termine par un apophtègne “la corruption est une gangrène qui risque d’hypothéquer l’avenir des générations futures.” Il est à noter que l’auteur du livre traitant de la corruption a inscrit un projet pour 2006 consistant en la réalisation d’un documentaire avec le cinéaste Belkacem Hadjadj et qui parle de ce fléau planétaire.
Micipsa Y.
