La route tue ! On a beau répéter à l’infini les conseils de prudence, rien n’y fait. Chaque semaine apporte sa cohorte de tôles froissées, de larmes et de deuil. A Béjaïa, aucune saison n’est vraiment à privilégier, car, été comme hiver, et pour des raisons différentes, nos routes continuent de tuer et d’estropier.En été, les routes longeant le littoral (est et ouest) se taillent la part du lion. Le bon état de la chaussée pour la Côte-est, reliant Bgayet à Souk El Tenine en passant par Tichy et Aokas, la RN 9 à double sens, ajoute à la griserie que procure la vitesse font que la tendance est à la sollicitation outrancière du champignon. Et quand l’alcool s’en mêle, ce qui est souvent le cas, la catastrophe n’est jamais loin. La triste réputation de “mangeuse d’hommes” qui est celle de la RN 9 n’est guère usurpée, elle représente à elle seule 75 % des accidents de la wilaya selon la Gendarmerie nationale !Paradoxalement, la Côte-ouest, Bgayet-Boulimat-Sakiet, plus accidentée car montant en lacets, fait moins de victimes. Tout comme les gorges de Kherrata et la plongée vers Sétif. Les automobilistes, vu la configuration des lieux font tout simplement plus attention.Autre segment routier redoutable, à ranger parmi ceux bien tristement appelés “tronçons de la mort”, l’axe Bgayet-Oued Ghir, sur la RN 12, où malgré la pose anarchique et pas toujours intelligente de dos d’âne, les accidents surviennent régulièrement, inspirant terreur et effroi bien légitimes au demeurant chez les riverains réclament sans cesse et des passerelles.Mais la palme de l’horreur, revient incontestablement à ce qui est plus connu sous le vocable de “sens unique” menant Larbaâ juste après Oued Ghir à El Kseur et retour. Ce dernier tronçon, dont le tracé en ligne droite sur 6 à 7 km, d’une belle route bordée d’arbres centenaires, loin d’être un ravissement de l’œil, a fait le malheur d’innombrables familles. Et pour ne rien arranger, le bon état de la chaussée n’est pas une sinécure en ce sens qu’elle se transforme souvent en piège qui immanquablement se referme sur des conducteurs souvent fatigués par un long périple et quelque peu tétanisés par la douce (?) euphorie que procurent le défilé régulier des arbres et l’effet d’optique induit.En hiver, on prend des raisons différentes et on recommence. Cette fois, il s’agit de chaussées glissantes, de verglas, de pneus inadaptés aux conditions extrêmes, de beuveries pour se réchauffer (?) et de l’imprudence, véritable sport national. Tous, ingrédients nécessaires aux expéditions “Ad patres”.D’autres accidents surviennent à travers d’autres routes et d’autres localités. Seulement, leur nombre est sans commune mesure avec celui relevé ailleurs. Un accident ça n’arrive pas qu’aux autres. C’est d’autant plus vrai que la prudence ne paie pas toujours. Car en face, il y a souvent un “terroriste de la route” qui confond route nationale et circuit de F1 Indianapolis ou Suzuka.
Mustapha R.
El KseurUn carambolage meurtrier
n Un carambolage particulièrement violent, mettant en cause 3 véhicules, dont 1 camion et deux véhicules légers, est survenu hier vers 11h00 sur le sens unique El Kseur-Béjaïa sur la RN12. Bilan : un mort, une femme et quatre blessés. Selon le premier constat de la Gendarmerie nationale, la chaussée rendue glissante par la pluie, l’excès de vitesse, de même que le non-respect des distances réglementaires entre véhicules sont à l’origine de ce sinistre.
M. R.