Le centre de santé de tous les espoirs

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Avant d’atteindre le chef-lieu communal de Souama, le visiteur aperçoit une bâtisse dont la peinture dénote la fonction, le “bleu et blanc” étant les couleurs de la santé. Ce centre de santé, inauguré en 1998, ne paye pas de mine. Il en a la forme, il en a les attributions, il en a la vocation mais il continue de végéter, attendant encore que toutes les fonctions pour lesquelles il a été prévu soient assurées.Qualifié de centre de santé et relevant du secteur sanitaire d’Azazga, il n’assure que certaines fonctions en dépit de toutes les bonnes volontés. Pourtant, deux grandes salles sont prévues pour servir de maternité, mais elles demeurent tristement vides et non-opérationnelles, attendant que le matériel adéquat et les moyens soient mis à la disposition du personnel qui se sent “délaissé et abandonné”. Ce centre de santé manque de vie. Deux médecins, un dentiste et son assistante, deux infirmiers et deux infirmières exercent leurs diverses fonctions en ce centre. L’un des médecins est chargé de l’hygiène scolaire, et il ne chôme nullement puisqu’il a la charge de la région d’Aït Khellili, par alternance. La sage-femme continue d’effectuer consciencieusement le suivi de la médecine maternelle et infantile tandis que les naissances continuent d’avoir lieu soit à la polyclinique de Mekla (quelque vingt kilomètres à l’ouest) ou à l’hôpital de Aïn El Hammam (quelque trente kilomètres en montagne, au sud) ou bien à l’hôpital d’Azazga (quelque vingt kilomètres au nord-est) mais pas sur place (!) par manque de moyens. Et les moyens n’attendent que les décisions, rien que les décisions !La région étant montagneuse, il est déjà arrivé que la neige abondante empêche tout déplacement. On ne peut éviter de se rappeler qu’il a fallu, durant les dernières neiges, l’intervention d’un tracteur bénévole pour ouvrir le chemin à un véhicule (un 4/4) qui patinait sur les plaques de neige durcie, avec, à son bord, une mère qui souffrait le martyre !Ce centre de santé est appelé à prendre en charge toute la population de la commune de Souama, de même que les villages et hameaux environnants. Des lits, ayant été attribués à ce centre, ont été prêtés, à titre temporaire, à l’hôpital d’Azazga et peuvent être récupérés dès que la maternité sera opérationnelle. Il faudrait aussi rappeler que le comité de village de Souama s’est autosaisi de cette situation et s’est rapproché des différentes autorités afin d’apporter la solution qui s’impose. Des courriers ont été envoyés aux instances concernées et des contacts ont eu lieu avec la wilaya et la direction de la santé. De même pour les autorités communales qui ont frappé à toutes les portes, en vain. A ce jour, le résultat est en face du regard et le constat est amer : la “bâtisse” est bien là, mais les “fonctions” attendent les bonne volontés.

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