Les spéculateurs montrés du doigt

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Si il y a quelques jours, le quintal de ciment ne dépassait pas les 1000 voire 1100 DA, aujourd'hui, ce matériau ne cesse de voir son prix augmenter de jour en jour.

«La demande dépasse largement l’offre », nous répondra un revendeur de matériaux de construction. Et de poursuivre: « C’est de la spéculation. Dès le début de l’été ce produit atteint des pics inimaginables. Aujourd’hui, le quintal de ciment est proposé entre 1300 et 1500 DA. C’était le même cas l’an dernier à cette période précise de l’année. Je me souviens qu’il a été vendu à 1700 DA. Je crois que ce sera le remake. En ce moment, de nombreux chantiers sont lancés par des particuliers parce que c’est la période des grosses oeuvres. Les spéculateurs sautent alors sur l’occasion. » Interrogé au sujet de ces spéculateurs, il nous dira simplement: « Ce sont ceux qui vendent les bons d’achat devant les cimenteries ». Certains entrepreneurs, auxquels des quotas annuels ont été accordés, revendent une partie des bons à des prix faramineux. « Imaginez, j’ai deux chauffeurs qui font la chaîne depuis trois jours devant la cimenterie. En plus de leur frais de mission, ils doivent se restaurer. Tout cela, je dois le régler et en plus, le prix d’un quintal passe de 1200 à 1300 DA. Comment trouverai-je alors mon compte? » s’interrogera notre interlocuteur. Devant cette cherté les constructeurs de maisons individuelles ne savent plus quoi faire. « Il faut que je finisse ce plancher (dalle) avant le mois du Ramadhan. Vais-je encore attendre que le prix baisse? Je crains qu’il dépassera son prix actuel. Aujourd’hui, je l’ai payé à 1300 DA, peut être dans deux jours, il coûtera 1500 voire plus. J’ai besoin d’une quantité de 120 quintaux. Faites les comptes », telle est la réponse de ce client accosté devant le vendeur des matériaux de construction. Nombreux sont les chantiers à l’arrêt, notamment ceux du secteur public. D’un autre côté un autre son de cloche est entendu ici et là. « Il n’y a pas un manque de ciment. La quantité produite est la même et celle importée n’est pas réduite. C’est de la spéculation. Il faut que les services concernés corsent leur contrôle devant les cimenteries et pénalisent les contrevenants », telle est l’explication d’un responsable sur une chaîne de radio. En définitive, à chaque pénurie, c’est le citoyen qui paie les frais. « A quand la régulation de ce marché? » se demande-t-on.

Amar Ouramdane

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