Pour sa première réunion avec les directeurs de l’Education, tenue hier au niveau de son département ministériel, Nouria Benghabrit, la toute nouvelle ministrede l’Education nationale, s’est voulue très pragmatique en indiquant que les examens de fin d’année ne doivent être entachés d’aucune irrégularité et qu’ils doivent se dérouler «comme il se doit», en soulignant leur importance capitale pour l’avenir des élèves.
«Nous avons le devoir de réussir ces épreuves et de ne pas stresser ou angoisser les élèves», a-t-elle résumé pour souligner que ces examens constituent la priorité de son département à quelques semaines de leur déroulement. Par ailleurs, et compte tenu de la problématique du seuil des programmes concernés par les examens de fin d’année, Nouria Benghebrit a indiqué que celui-ci est fixé entre 85% et 95% des cours dispensés. Ce qui ne manquera pas de déstresser les élèves et leurs parents au sujet des cours qui n’ont pas été assurés suite aux grèves à répétition que le secteur de l’Education a connu ces derniers mois. « Les examens porteront sur les programmes réellement enseignés », a-t-elle indiqué. Mais si cette question de seuil des programmes semble être tranchée pour la tutelle, il n’en demeure pas moins que cette procédure est loin d’être dans les grâces de la nouvelle ministre du secteur qui n’a pas manqué de souligner que cette notion de seuil des programmes s’est négativement répercutée sur le BAC, lequel a perdu de sa valeur et devenu pour certains « à la carte».Ce qui, selon la responsable du secteur, devrait emmener à « réfléchir à une réforme des examens scolaires», a-t-elle indiqué. En d’autres termes, la ministre de l’Education nationale a préconisé que les examens scolaires soient régis par d’autres modalités comme tenir compte de la fiche de synthèse, entre autres.
«Un séminaire consacré à la charte de l’enseignant aura lieu cet été »
Au sujet de la prochaine rentrée scolaire, autre priorité de la ministre de l’Education nationale à l’occasion de ce conclave des directeurs de l’Education de l’ensemble des wilayas du pays, celle-ci devrait se dérouler normalement, selon Nouria Benghebrit, qui tout en déplorant le retard accusé dans la réalisation d’établissements scolaires, situation qui a engendré selon elle, la surcharge des classes, elle a annoncé la tenue d’un séminaire en juillet prochain, pour régler l’ensemble des problèmes sur la base d’un débat collectif avec l’ensemble des partenaires, tout en mettant en avant l’importance de l’élaboration d’une charte d’éthique pour moraliser le métier d’enseignant. Une sorte de charte d’éthique pour redonner à la profession toute la considération dont elle devrait jouir auprès des élèves, des académies et du ministère.
«La triche, ce signal fort de la défaillance des responsables »
Intervenant, hier matin, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3, avant de présider la réunion avec les directeurs de l’Education, et en réponse à une question à propos du phénomène de « la triche collective », constatée dans certains centres d’examens lors du BAC de l’année écoulée, Nouria Bengherbit a estimé que cette « verrue » est la preuve tangible de la défaillance au niveau de l’autorité chargée de la surveillance des examens. Pour cette raison, entre autres, la ministre a insisté hier, sur la nécessité de revoir les choses dans ce secteur qui peine à se relever. Une réorganisation des modalités d’examens s’avère incontournable pour la ministre fraîchement nommée à ce secteur clé. Enfin, est-il permis d’avancer que Nouria Benghabrit, qui se targue de sa connaissance profonde du secteur de l’Education, elle qui fut membre du conseil supérieur de la commission nationale des programmes de l’éducation, possède la compétence voulue pour mener une réforme en profondeur de l’Education nationale ? Une technocrate qui a eu à mener à bien des missions similaires sera-t-elle la meilleure remplaçante d’Abdelatif Baba Ahmed ? L’avenir proche nous le dira.
Ferhat Zafane