Les autorités sanitaires de la direction de l’Agriculture de Tizi-Ouzou ont entamé hier, une vaste opération de vaccination contre la fièvre aphteuse. Les éleveurs sont sollicités pour faciliter le travail des vétérinaires au sein de leurs élevages. La direction de l’agriculture de Tizi-Ouzou a lancé depuis hier, une vaste campagne de vaccination sur les bovins, pour prémunir le cheptel contre l’apparition de la fièvre aphteuse. Bien que le lot de 40.000 doses de vaccins, réceptionné avant-hier, représente moins de 50% du nombre total de la population bovine, estimée à plus de 98 000 têtes, les services sanitaires de la DSA comptent mener l’action dans tous les élevages, pour y toucher plus de 70%. Cette opération, «routinière» selon l’inspecteur vétérinaire de la DSA, le Dr Nordine Maïdi, intervient dans un conteste marqué par la propagation de la maladie en Tunisie. Les craintes de sa propagation par les frontières, où le mouvement du cheptel entre les deux pays n’est pas négligeable, ont accéléré la mise en œuvre de la campagne, avec la diffusion de consignes très strictes à l’adresse des vétérinaires, privés et du public, mais surtout des fellahs (voir encadré). «La situation n’est pas si alarmante, comme l’on veuille le faire croire. Il est vrai que le ministère de l’Agriculture a émis des recommandations très strictes, pour lancer l’opération de vaccination contre cette maladie, mais il est inutile de s’affoler, étant donné que l’Algérie a toujours pris ses devants concernant les maladies susceptibles de toucher le cheptel », tente de rassurer le Dr Maïdi. Celui-ci explique que «l’urgence réside dans le fait que d’importants foyers de fièvre aphteuse ont été signalés en Tunisie, pays avec lequel nous partageons une bande frontalière importante, d’où transitent quotidiennement des dizaines, voir des centaines de têtes d’animaux, d’où la crainte de contamination». Une réunion regroupant les responsables de la DSA de Tizi-Ouzou et 108 vétérinaires privés a eu lieu, le 4 mai dernier, à l’ITMA de Boukhalfa, afin de préparer la feuille de route vaccinale à laquelle tous les praticiens devraient se plier. «Nous avons donné le libre choix aux vétérinaires privés d’agir dans les communes qu’ils veulent couvrir, afin de leur permettre de travailler dans la sérénité. Nous nous chargeront des communes et villages qui resteront à couvrir, par le biais des vétérinaires fonctionnaires de la DSA», a encore expliqué le Dr Maïdi. Tenant un discours rassurant sur la question, mais également sur les autres maladies, «contre lesquels l’Etat algérien a mis tous les moyens pour prémunir les cheptels, notamment depuis l’épisode de la fièvre aphteuse apparue en 1999», l’inspecteur vétérinaire de la DSA a tenu, par ailleurs, à rappeler à ses confrères, du privé et comme du publique, qu’ils «sont tenus de signaler, en urgence, toute suspicion, par tous les moyens de communication dont ils disposent sur place, et ne doivent, en aucun cas, quitter les lieux, jusqu’à l’arrivée des équipes demandées». Quoique cette maladie «n’est pas dangereuse pour l’être humain», Nordine Maïdi souligne les risques de pertes économiques que cette maladie peut engendrer, puisqu’elle affaiblit le sujet malade et oblige son abattage. L’an passé la DSA de Tizi-Ouzou, qui a recensé 98 250 bovins, a vacciné contre cette maladie 74 951 têtes. «Une opération qui se fait, chaque année depuis 1999, ayant permis de constituer un matelas immunitaire acceptable de l’ordre de 72%», dira encore notre interlocuteur, qui précise, par ailleurs, que le nombre de têtes qui seront vaccinées durant cette opération devra connaître une hausse, comparativement à l’an dernier, après la réception du deuxième lot de vaccins.
M.A.T.
Les mesures de préventionà prendre par l’éleveur
• Limiter au maximum le déplacement des animaux en cas de nécessité.
• Demander l’assistance d’un vétérinaire.
• Respect de tous les dispositifs de limitation des déplacements instaurés.
• Le déplacement des animaux au niveau des wilayas frontalières de l’Est s’effectue sous couvert d’un certificat vétérinaire.
• Ne pas introduire de nouveaux animaux dans les exploitations sans contrôle sanitaire.
• Limiter l’introduction de personnes étrangères à l’exploitation.
• Mettre en place des pédiluves rotoluve à l’entrée des exploitations et épandage de chaux vive à l’entrée des bâtiments d’élevage.
• Faciliter le travail des services vétérinaires intervenant au niveau des élevages.
