L'Agence nationale des autoroutes (ANA) continue de faire parler d'elle, et pas de la plus belle des manières! Cette agence, à laquelle a été confiée la tâche de superviser les travaux de réhabilitation du tronçon autoroutier reliant Bouira à Lakhdaria, sur une distance de 33km, est encore pointée du doigt, notamment en matière de gestion.
Et pour cause, les travaux de mise à niveau de cette portion d’autoroute sont, une fois de plus, à l’arrêt, au grand dam des usagers. Ces derniers désespèrent de voir un jour ce chantier achevé et pouvoir emprunter ce tronçon, sans avoir la peur au ventre. Interrogé à ce sujet, le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, tout en se lavant les mains de ces défaillances chroniques, « enfonce », sans pour autant la nommer, l’ANA, en déclarant : « Avant tout, je tiens à préciser que les services de la wilaya ne sont pas concernés par ces travaux. Cela étant dit, il est vrai que les travaux de ce tronçon, avancent de la pire des manières, pour ne pas dire, qu’ils sont à l’arrêt ! Cette situation est devenue insupportable ! », fera-t-il savoir d’un ton agacé. Pour rappel, ce même wali avait, au mois de juillet dernier, interpellé publiquement l’ANA, la sommant de se ressaisir. « L’Agence nationale des autoroutes n’a pas rempli ses engagements et cela me déçoit énormément. Les travaux doivent avancer et c’est à cette agence qu’incombe l’entière responsabilité de ces retards », avait-il indiqué. Suite à cette prise à partie, les responsables de l’ANA avaient réagi sur les plateaux d’une télévision privée, disant que les travaux de réhabilitation dudit tronçon, allaient connaître « un second souffle ». C’est en partie vrai, puisque quelques semaines plus tard, les entreprises engagées, à savoir l’ETRHB-Haddad, Altro et ENPS, avaient mis les bouchées doubles, dans le but de rattraper le retard. Mais cette reprise en main n’a été que de courte durée, car au fil des mois, les différents acteurs de ce projet sont retombés dans leurs travers, en enchaînant piétinements, retards, puis l’arrêt pur et simple. Mais que compte faire le ministère des Travaux publics face à cette à cette situation? Va-t-il sévir, afin de remettre de l’ordre dans ce qui s’assimile à du bricolage? Eh bien, à en croire le premier responsable de la wilaya de Bouira, « des changements majeurs dans ce dossiers vont intervenir prochainement », a-t-il déclaré. « En tant que premier responsable de la wilaya, je ne peux me taire devant cette situation. De ce fait, j’ai récemment interpellé le nouveau ministre des Travaux publics sur ce projet et il m’assuré que les mesures nécessaires allaient être prises. Tout ce que je peux dire, pour l’instant, est que des changements majeurs dans ce dossier, vont intervenir prochainement », ajoutera-t-il. Cette phrase, de la bouche du wali de Bouira, est lourde de sens. De plus, le nouveau ministre des Travaux publics, M. Abdelkader Kadi, qui était, jusqu’à sa nomination à ce poste, wali de Rélizane, est, d’après des sources proches de son ancien cabinet, « très à cheval sur les délais et intransigeant à propos de la cadence des travaux », indique-t-on. Cette annonce du wali, est-elle un mauvais présage pour les responsables de l’ANA? Sans doute que oui, car jusqu’à présent, cette agence et ses responsables ont toujours fait fi des remontrances émanant des plus hauts responsables de l’Etat, à commencer par l’actuel Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Ce dernier avait, pour rappel, lors de sa visite effectuée à Bouira, déploré les retard des travaux de ce tronçon, les qualifiants de « graves », tout en intimant l’ordre aux responsables de ce projet de se « ressaisir », au plus vite. Chose qui n’a, visiblement, pas été entendue.
Ramdane B.