La presse numérique en débat

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«La presse écrite à l’ère du numérique », tel était le thème d’une conférence-débat tenue, dans la journée d’avant-hier, au niveau de la maison de la culture Ali Zaamoum de Bouira. Initiée par la section locale du syndicat national des journalistes (SNJ), cette conférence qui a regroupé l’ensemble de la famille de la presse locale dans une ambiance conviviale, a été animée par le duo Mourad Ouchichi et Adlène Mehdi, respectivement enseignant d’économie à l’université de Béjaïa et rédacteur en chef du journal El-Watan week-end. Ainsi et lors de son allocution d’ouverture, M. Adlène Mehdi a évoqué la situation du journalisme électronique et numérique en Algérie. Un bilan qu’il juge mitigé. Pour ce dernier, le développement de la presse électronique en Algérie est régulièrement freiné par plusieurs contraires, liés essentiellement au manque de la publicité et à l’insuffisance de la bande passante Internet en Algérie mais aussi le nombre très restreint des lecteurs sur Internet. Cependant, et selon le même conférencier, l’Internet offre aux journalistes ainsi qu’aux médias, ceux du tiers monde notamment, davantage de liberté comparativement à la presse traditionnelle ou écrite.  « Le créneau des sites Internet d’informations est un nouveau segment qui vient de s’inviter dans le monde des médias. Cependant, et contrairement aux pays américains ou européens, l’information par Internet peine toujours à s’épanouir et à sortir de l’ombre en Algérie, où plusieurs sites d’informations ont dû cesser de paraître, faute de financement, de publicité ou d’hébergement», dira Adlène Mehdi. Ce dernier s’est étalé par la suite, sur l’aspect des relations entre la presse écrite et numérique en Algérie, ainsi que sur le devenir de la presse écrite dans le monde, notamment avec l’avènement des nouvelles technologies dans les médias, ainsi que la multiplication des sites Internet spécialisés dans l’information. Selon le journaliste, la relation entre les deux créneaux peut être une relation de cohabitation, comme elle peut être une menace pour la survie de la presse écrite. « Depuis l’avènement de la presse numérique, certains experts de la presse avait tiré la sonnette d’alarme quant à la survie des organes de presse classiques. L’histoire retiendra la fermeture de quelques grands titres de presse, notamment aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe.  Quelques années après, de nouvelles pistes de travail ont été introduites, et ce, pour garantir une meilleure cohabitation entre presse écrite et numérique. L’exemple des journaux français et américains est le plus édifiant ». Pour sa part, M. Ouchichi s’est prononcé sur l’expérience de la presse numérique en Algérie et sur les contraintes liées à sa généralisation et sur les défis qu’elle devra soulever dans le futur. Toujours, selon le même conférencier, la presse algérienne et à travers quelques expériences, a réussi à sortir du style classique et de s’adapter, à un certain degré aux développements récents des médias. « Malgré les contraintes et les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur métier, les médias algériens tentent quand même l’aventure du numérique. Nous avons également quelques exemples de réussite, comme l’édition d’El-Watan.com et de Liberté-web, ou encore TSA et El-Bilad, qui ont réussi à avancer mais surtout à se développer. Nous avons, par contre, des exemples d’échec de certains sites qui avaient vite fini l’aventure, faute de manne publicitaire.  C’est le cas du site « Dernières Nouvelles d’Algérie » (DNA), et dont les administrateurs ont été obligés d’arrêter le site quelques mois après son lancement », estime le conférencier. Selon lui, les médias électroniques ne menacent guère la survie de la presse classique et écrite. 

O. K. 

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