Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, effectue, aujourd’hui, une visite de travail de 24 heures, au cours de laquelle il aura à rencontrer le Général de corps d’armée Gaïd Salah, vice-ministre de la défense et chef d’Etat major de l’ANP, qui est chargé de l’accueillir à sa descente d’avion, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Il est question, par ailleurs, que le président de la République reçoive en audience Le Drian. En quoi consiste cette visite, au moment où la scène sahélienne, malienne en l’occurrence, s’enflamme et que la situation, tant en Centre Afrique qu’au Nigeria ne prête pas, loin s’en faut, à l’optimisme ? Une première réponse nous vient du côté de la Défense française, quant à l’objet de cette visite qui « revêt une très grande importance, on y travaille intensément. Ce sera l’occasion d’un dialogue politique à un haut niveau » où seront, entre autre, abordés « les dispositifs de lutte contre le terrorisme au sahel et la situation au Mali ». Cependant, souvenons-nous que Le Drian a sillonné récemment, plusieurs pays africains, Côte d’Ivoire, Sénégal, puis Mauritanie, Congo et Tchad. La dernière étape de son périple africain est Alger, pour la bonne raison que l’Algérie est, à bien des égards, incontournable, de l’avis des responsables africains. Tout laisse supposer, à l’instar des observateurs des questions de terrorisme et des régions sahélo africaines, que la France, qui est en train de réorganiser son dispositif militaire dans la région « pour une conception régionale du contre-terrorisme », n’ignore pas que sans l’Algérie ce dispositif est voué à l’échec, eu égard aux efforts inlassables du MAE algérien, de donner au pays la place qui lui revient du fait de son poids géographique et économique dans la région, et en raison notamment de l’expérience de son armée et de ses services de sécurité dans la lutte antiterroriste. Rappelons que c’est la première visite qu’entreprend le chargé du porte feuille de la défense de l’hexagone en Algérie depuis sa nomination a ce poste par François Hollande il y deux ans.
S.A.H.