Journée d’information sur les aides de l’Etat aux jeunes

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Pour enrayer l’exode rural et la misère induite par l’absence de perspectives d’emploi, les notables du village Tibouamouchine, l’un des quatre villages composant le douar d’Amdoun n’Seddouk, ont eu, avant-hier, jeudi, l’ingénieuse idée d’organiser une journée d’information sur les aides de l’Etat en faveur des jeunes sans emplois. Certains organismes ont répondu à l’appel en envoyant leurs représentants, à savoir ANGEM, ANSEJ, ADS, DEFI, la Chambre de l’agriculture de la wilaya, la Subdivision de l’agriculture. La présence de Benméziane Makhlouf, ingénieur agronome, a été fort remarquée. Celui-ci était le premier à prendre la parole pour féliciter les organisateurs. La salle d’Aguelmim a ressemblé beaucoup de jeunes qui ont saisi l’occasion pour demander de plus amples informations sur la voie à suivre pour concrétiser un projet. Ainsi, Djedri Ludmila, représentante de l’Agence nationale de gestion du microcrédit, a mis l’accent sur les aides octroyées par cet organisme aux personnes âgées de 19 ans et plus. En bonne oratrice, elle a vraiment convaincu les présents qui ont trouvé son intervention intéressante, pour ensuite lui poser des questions auxquelles elle a répondu sans ambages. Elle a souligné que l’ANGEM accorde des crédits jusqu’à 1.000.000,00 de dinars destinés à l’achat de matériel, de matières première et l’aménagement de locaux. Des crédits assortis d’un différé de trois ans. C’est un crédit triangulaire où intervient la banque à hauteur de 70% avec une durée de remboursement de 5 ans, l’ANGEM à hauteur de 29% avec une durée de remboursement de 3 ans et du promoteur avec une participation de seulement 1%. Il est ouvert aux personnes diplômées ou sans qualification professionnelle, comme les femmes au foyer. « L’ANGEM vient de mettre un nouveau produit », a expliqué l’oratrice. Il s’agit des poissonneries ambulantes. Une moto équipée d’une charrette frigorifique, d’une bascule, d’un parasol, d’un casque pour la vente du poisson et des viandes. Le montant du crédit est de 100.000,00 dinars assorti d’un différé de six mois et remboursable sur trois ans. Mlle Bellahcen de l’ANSEJ, lui emboîtant le pas, a mis l’accent d’abord sur les avantages des aides de cet organisme aux jeunes sans emplois qui s’apparentent à ceux de l’ANGEM. Ce qui diffère est que le montant de l’ANSEJ est plafonné à 10.000.000,00 de dinars et la tranche d’âge se situe entre 19 et 40 ans. Elle a aussi précisé que les pouvoirs publics ont allégé les procédures, où le jeune promoteur n’aura qu’un formulaire à remplir à signer, puis à déposer. Ce n’est qu’une fois sa demande acceptée qu’il fournira un dossier complet. Kebbiche Aissa de l’ADS a, lui aussi, lors de son intervention, expliqué que son organisme aide les jeunes qui se regrouperont pour former une équipe, dite de Blanche Algérie, livrée aux communes pour les opérations de nettoyage des villes et des routes. Ce recrutement est destiné aux jeunes sans revenu âgés entre 18 et 36 ans. L’insertion est d’une année renouvelable durant trois ans. Un large débat s’en était suivi où beaucoup d’interventions ont eu lieu, mais certains sont restés sur leur faim, à l’image de ce jeune qui a investi tout son argent dont la construction d’un poulailler et quand il est allé au service de l’agriculture de l’APC pour se faire délivrer un agrément, le préposé lui a exigé de finir l’édifice jusqu’à la peinture pour avoir le sésame. Beaucoup aussi ont demandé pourquoi la commune de Seddouk, dont la grande majorité de sa population vit en zone rurale, est classée comme zone urbaine. Ainsi, tous les dossiers déposés pour avoir des PPDRI ont été rejetés au grand dam des habitants des villages dont le sous développement se conjugue au présent. Quoi qu’il en soit, cette journée d’information a tenu toutes ses promesses. Elle s’est achevée sur un élan de solidarité et de fraternité avec un poème de Seghir Atman, professeur de français à l’université de Béjaïa, lu et distribué à l’assistance : « Pour vous chers invités. Tibouamouchine, notre beau village, s’ouvre sur le monde plus que nul autre, car l’accueil est l’or de son visage, son cœur n’est point rempli d’amour propre, venez-y savourer des instants de bonheur, amassez abondamment sourires et rires, en ce printemps de soleil et de fraîcheur, il y a beaucoup d’amitié à vous offrir ».              

L. Beddar

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