La Fête des mères célébrée à Haïzer

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Les traditions, comme les langues, c’est d’abord une affaire d’usage. Que celui-ci leur soit retiré et elles tombent en désuétude.

C’est une réalité sociologique qui ne saurait être occultée. Les sociétés archaïques nous offrent des exemples concrets quant à l’évolution des mentalités et des mœurs. On peut mesurer le chemin parcouru, grâce à l’abandon des coutumes qui les jalonnent comme autant d’objets surannés. Mais les traditions ne constituent pas une entrave au progrès. Elles sont, au contraire, une occasion permanente de ressourcement pour les sociétés en devenir. Elles leur servent de base, de tremplin pour avancer…  Avec sa sensibilité particulière, Taïbi Naïma l’a compris et s’emploie de toutes ses forces et de toute son âme à faire revivre certaines d’entre elles menacées par l’oubli ou l’indifférence. Polyvalente, son combat est multiple et se fait sentir sur plusieurs fronts. D’abord au plan linguistique. Activant en tant que présidente de la commission féminine de l’association Kaouthar, dans la daïra de Haïzer, elle a organisé dernièrement un concours de dictée en langue amazighe. La première place a été décrochée par Ouhab Zegouri et la deuxième est revenue à sa nièce Nour El Houda Taïbi. Cette épreuve a été suivie d’une autre. Quel en était le thème ? Le même que celui de la pièce de théâtre jouée dernièrement à la maison de la culture de Bouira : la journée des mères auxquelles il faut rendre hommage pour les remercier quant à leur dévouement, la peine et l’affection qu’elles ont mis, qu’elles mettent à élever leurs progénitures. Infatigable, Tiziri comme on la surnomme, nous a déclaré avant-hier, devant le siège de la wilaya, où nous l’avons rencontrée avec son compatriote Abdlhouab, responsable de l’association El Kaouthar, poète, que depuis la célébration de Yennayer, elle a animé quelque 25 activités culturelles où la langue amazighe et les traditions étaient au cœur des manifestations. Comme si elle se doutait qu’une seule journée ne pouvait contenir le programme qu’elle a élaboré à cette occasion, elle a donc commencé très tôt la célébration de cette journée. C’est pour créer une dynamique salutaire, qu’elle a donc pensé à mettre les petits plats dans les grands. Notre poétesse a 250 poèmes à son actif. Elle en lira quelques-uns, ce dimanche 25 mai au centre culturel de Haïzer où sera célébrée la journée des mères. Et elle ne sera pas seule, puisque toute une pléiade de jeunes poètes amazighs est invitée. L’occasion sera très belle pour s’illustrer en cette mémorable journée, où la femme sera encore à l’honneur, en tant que mère, en tant qu’éducatrices chargée de la formation des hommes de demain ou ayant déjà formé ceux d’hier et d’aujourd’hui. Dans la matinée de dimanche, l’organisatrice de ces festivités a prévu une conférence-débat sur les lourds sacrifices consentis par toutes les mères pour leurs enfants, afin qu’ils ne manquent de rien. Un concours de lectures de poèmes sur le même thème sera également animé. Dans l’après-midi, outre le groupe de musiciens qui fera le déplacement spécialement de Béjaïa pour animer cette journée, on assistera à un défilé de mode. La robe traditionnelle de Haïzer sera présentée. Le but est de remettre à la mode cet habille, qui, selon Tiziri, tend à être oublié. Depuis les années 90, les jeunes femmes kabyles optent pour des robes plus modernes au dépend de Taksiwt, la robe traditionnelle kabyle. Il s’agit donc de remettre ce vêtement féminin au goût du jour. Il faut signaler que ce défilé fera suite à celui organisé trois jours avant consacré aux robes traditionnelles kabyles portées par des filles de dix et douze ans. 

Aziz Bey

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