L’eau de Oued Dis polluée

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L’eau qui serait utilisée dans l’irrigation des champs situés en bordure d’Oued Dis, à Fréha, inquiète la population locale. Celle-ci craint en effet que les propriétaires des vergers de la région n’aient recours à une eau bleuâtre qui dégage une odeur nauséabonde. Il s’agit des eaux d’Oued Dis, traversant le CW 174 reliant la ville de Fréha à des villages du versant Est de la commune. Le cours d’eau enregistre en effet cette année son plus bas débit. Une situation qui inquiète au plus haut point la population locale qui craint que des fellahs irriguent leurs terres avec cette eau stagnante. Cette crainte se manifeste quotidiennement, et de plus en plus, en raison des fortes odeurs nauséabondes qui emplissent l’air, et que ressentent, notamment, les usagers du CW174, dès que les systèmes d’irrigation se mettent en marche, a-t-on appris auprès de certains villageois. S’il est très difficile de savoir précisément où les fellahs puisent réellement l’eau servant à l’irrigation de leurs champs dans ce périmètre agricole de plusieurs centaines d’hectares, dominé par la culture des intrants à l’aliment de bétail, il n’en demeure pas moins que la proximité de vastes champs d’arbres fruitiers du cours d’eau laissent à penser que ceux-ci seraient irrigués par ses eaux, constituées essentiellement des rejets des réseaux d’assainissement du chef lieu communal et des villages situés en amont.  La proximité d’une berge artificielle sous forme de mini-barrage que les propriétaires terriens ont construite pour retenir les eaux de pluie n’est pas non plus faite pour rassurer la population. Les citoyens estiment en effet que la très faible pluviométrie de cette année a entraîné un manque flagrant en eau dans cette berge et a réduit le débit de l’oued Dis d’une manière significative.  Contacté pour connaître quelle a été la réaction des services d’hygiène et de santé de la commune à cette situation, le maire de Fréha, Mohand Azizi, nous assurera que les fellahs n’utilisaient aucunement cette eau-là pour irriguer leurs champs. Il ajoutera : « Des contrôles ont déjà été effectués par le passé et ils ont fait tous révélé que les fellahs ne font usage de cette eau que pour irriguer les champs de sorgho et autres foins servant à l’alimentation de bétail ».  Néanmoins, et face aux craintes persistantes de la population et à ses doutes quant à la bonne foi des agriculteurs, le maire nous a informés qu’il allait agir vite pour rassurer tout le monde. « Je vais immédiatement ordonner aux membres du bureau d’hygiène et de santé d’aller, cet après-midi même (hier NDLR) sur les lieux et faire de nouveaux contrôles », nous a-t-il affirmé.  La réaction du maire de Fréha témoigne, s’il en est, de la psychose qui reste vivace au sein de la population locale. La région a en en effet été éprouvée par l’épisode des maladies à transmission hydrique du milieu des années 1980, causées par l’usage des eaux stagnantes dans l’irrigation des champs de pastèque dans le pourtour d’oued Sébaou.          

M.A.T

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