«Alger demeurera la citadelle des valeurs»

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L’Algérie abrite, depuis hier, et ce jusqu’à mercredi prochain, les travaux de la 17e Conférence ministérielle du Mouvement des Non-alignés (MNA).

Un mouvement né du temps de la guerre froide, dans un contexte international marqué par une vague sans précédent de luttes pour l’indépendance des peuples colonisés. Aujourd’hui, si le contexte a profondément changé et les pays colonisés ne sont plus des masses, il n’en demeure pas moins que l’Algérie est bel et bien décidée de reprendre le flambeau d’un mouvement qui fusionne avec Alger, au point d’en faire une citadelle. Comme thème principal, les organisateurs ont opté pour « Une solidarité renforcée, pour la paix et la prospérité ». Ce slogan, qui intervient dans un contexte international caractérisé par des crises économiques et politiques qui frappent plusieurs régions du monde, indique que les sujets qui seront traités durant ces trois jours sont le terrorisme et le crime transfrontalier, le phénomène de l’armement, l’immigration clandestine et l’islamophobie en Europe, selon le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a trouvé la formule idoine caractérisant cette rencontre de haut niveau, en soulignant que cette 17ème conférence ministérielle du Mouvement des pays non-alignés (MNA) se veut « un message d’espoir et de renouveau dans la fidélité aux idéaux afro-asiatiques et tiers-mondistes du mouvement », a-t-il affirmé. Et pour ce qui est de la représentativité de ce mouvement dans le concert des Nations, le chef de la diplomatie algérienne a ajouté : « Le MNA est une « autorité morale et politique » destiné à promouvoir la paix et la prospérité dans le monde », ajoutant que si le mouvement n’existait pas, il y aurait tellement de déchirements, tellement d’initiatives qui ne seraient pas coordonnées, que le tiers monde aurait du mal à offrir des plates-formes communes dans les négociations multilatérales. C’est pourquoi, la nécessité aujourd’hui, de s’impliquer avec force dans les grandes questions internationales, requiert que ce Mouvement, qui représente  la plus forte concentration de pays (près de 120 Etats, en plus de 16 Etats observateurs) après les Nations Unis, devienne une véritable impulsion à la capacité de proposition et d’action  globale, comme ce fut le cas du temps où Alger était la Mecque des révolutionnaires. Lors de son allocution d’ouverture des travaux de cette conférence, Ramtane Lamamra, en fin diplomate, a mis l’accent sur le contexte mondial actuel, en précisant que le Mouvement « se doit de redoubler de vigilance et de vision, pour être partie prenante dans les changements qu’il est nécessaire d’opérer et aux nouveaux équilibres qu’il est indispensable d’édifier », a-t-il souligné avant de faire la projection selon laquelle ce mouvement des non-alignés « est appelé à promouvoir une forte convergence, pour un partenariat novateur, à la faveur du Sommet mondial sur l’agenda de développement post 2015 ». « Alger demeurera toujours une citadelle des valeurs, des principes et des objectifs du non-alignement, au service d’un multilatéralisme rassembleur et fécond », a indiqué le ministre des AE algérien, devant les hauts fonctionnaires qui auront à se pencher sur les travaux de la  conférence du Mouvement présidé par l’Iran, pour la période de 2012 à 2015. Il faut savoir, par ailleurs, que les travaux de la  réunion préparatoire, tenue dimanche dernier au Palais des Nations, ont été ponctués par la mise en place de deux comités, chargés des affaires politiques et des affaires économiques et sociales. Ainsi, le bureau de la conférence, dont la présidence sera assurée par l’Algérie, est composé d’une vingtaine de membres, répartis sur quatre régions, à savoir l’Afrique, l’Asie (cinq places chacune), l’Amérique Latine, les Caraïbes (quatre places chacune) et l’Europe représentée par l’Azerbaïdjan.

Ferhat Zafane

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