Des mendiantes envahissent l’étroite ruelle adjacente à l’EPH Kaci Yahia. Elles tendent la main aux passants, avec insistance et gémissements, dans le but de soutirer quelques sous aux piétons. Chaque jour, dès la matinée, ces femmes prennent position dans des coins de cette venelle, où passent des centaines de personnes, étant donné que ce passage mène vers le centre-ville et vers la station de fourgons en bas. Les gens qui l’empruntent sont presque harcelés par la demande incessante de ces quémandeuses, lesquelles portent dans leurs bras des enfants en bas âge, pour apitoyer les passants. « Donnez-moi un dinar, mes frères», supplie sans arrêt cette jeune femme qui a pris l’habitude de s’installer, chaque jour, dans un même coin de cette ruelle. Difficile de savoir si ces femmes, qui sont tantôt à 3, tantôt à 4, voire plus, sont dans le vrai besoin ou bien elles font cela pour amasser de l’argent en jouant sur les sentiments des passants. «C’est vrai que c’est très difficile de savoir si ces femmes sont dans le besoin. Je ne peux pas les juger. Mais, à mon avis, il y a anguille sous roche. Je les vois, chaque jour, camper à cet endroit. Ce qui veut dire qu’elles trouvent vraiment leurs comptes. C’est, à s’y méprendre, de la mendicité professionnelle », nous dira un passant à ce sujet. Il est vrai que cette situation sème le trouble parmi les gens, qui doutent de la sincérité de ces quémandeuses. Néanmoins, des personnes n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour remettre quelques sous à ces femmes. Certains parlent de femmes « exploitées » par de tierces personnes – des proxénètes ou des « réseaux maffieux »- afin d’amasser l’argent de cette manière. « Que de fois j’ai vu des quémandeuses rapporter des centaines de dinars à des commerçants, qui ont besoin de la petite monnaie. Ces femmes peuvent amasser plus de 2000 da par jour », déclare un jeune de la localité. Vraies ou fausses mendiantes ? Il est difficile de répondre à cette question.
Y. S.